« Attention, la facilité est un fruit au noyau mortel ».
Ici Moebius ne fait pas dans la facilité : réussir des épisodes de trois minutes n'était vraiment pas évident, et dans l'ensemble, il évite les noyaux. Auteur des textes, des dessins et de la réalisation, Moebius nous décrit ici en quatorze la vie d'Azrak, guerrier solitaire, gardien du silence chargé de rétablir l'ordre et l'harmonie sur le désert B. Une de ses armes : la flute, pour rétablir l'harmonie par la mélodie.
C'est un univers fantastique, réalisé avec de superbes dessins qui s'inscrivent dans des lieux particuliers comme la tour de l'âme des vents, la cité perdue, les jardins carnivores, le mont cornu, le lac vertical, la tour nuageuse ou encore l'auberge des monts verts.
Des films d'animation décrivant des monstres ou personnages magiques, comme l'indispensable ptéroïde blanc, le djinn aux trois yeux, le pou des sables mais aussi de superbes femmes, mystérieuses et souvent dangereuses.
Un univers magique et mystérieux à la dimension poétique incontestable, onirique, même.
Les épisodes, indépendants les uns des autres, sont plus ou moins réussis. J'aime particulièrement La cité perdue, La tête du guerrier et L'homme des jeux. D'autres laissent un peu plus perplexes, mais la particularité de cette série est son originalité et son caractère très surprenant. Rien n'est prévisible, les histoires, toutes différentes, montrent bien l'inventivité de Moebius.