Je m’attendais à un petit anime sympathique, je me fourvoyais ! Assassination Classroom use d’un principe « simple » (des étudiants sont entraînés par un professeur pour qu’il les assassine) et va beaucoup plus loin malgré les habituels clichés des shônen, inhérents au genre. L’anime se suit au départ sans déplaisir, des épisodes « stand-alone » ou des « mini-arcs » s’enchaînent avec dynamisme, tel un divertissement qu’il prétend être.
Pourtant, plus les épisodes avancent, plus la richesse de l’histoire se dévoile. On s’attache à ce prof tantôt loufoque, tantôt terrifiant, mais surtout pétri d’humanité et de générosité. On s’attache à cette petite classe, y compris les petits rôles (la fille terrifiante, le pervers, la scientifique, l’IA, …). On s’attache à Kayano, plus surprenante qu’elle n’y paraît, à Karma, aussi déterminé que faussement sombre, à Nagisa, dont les talents se révèlent au même rythme que sa condition sociale assez écrasante. Nous les suivons durant 47 épisodes certes inégaux, mais dont l’ensemble est réussi et immersif. En clair, Assassination Classroom est un anime qui surprend, qui fait rire, qui attriste, et qui surtout ne laisse jamais indifférent.
Parce que derrière ces situations absurdes, derrière ces personnages excentriques (le proviseur, la mère de Nagisa, le dieu de la mort, ou bien le professeur Koro lui-même !), la série partage des messages forts. Il y a une véritable critique de la hiérarchie, du système scolaire formatant les étudiants et les privant de leur réflexion, de la pression sociale, et si ces thématiques couvrent la société japonaise moderne, elles n’en sont pas moins valables de notre côté du monde. N’est-ce pas ironique que Koro, futur destructeur du monde, se révèle bien meilleur professeur que la plupart des homologues ? Bien sûr que cet anime exacerbe la réalité pour mieux la dénoncer, tant dans la caractérisation de ses personnages que dans la mise en scène (les examens vendent du rêve !). Bien sûr que c’est assez « typé » japonais. Il n’empêche que j’ai pris mon pied au-delà du simple concept de divertissement. Par cette révélation progressive, Assassination Classroom s’est assurée de marquer mon esprit.
Il n’en fallait pas beaucoup… Des personnages bien campés, un rythme fleuve pourtant maîtrisé, des antagonistes spéciaux mais intégrés comme il faut, une conclusion à la hauteur de l’œuvre… C’est agréable d’être surpris positivement ! Cette classe 3-E va bientôt me manquer...