Au-delà des murs
6.6
Au-delà des murs

Série Arte (2016)

Je ne m'attendais pourtant pas à grand chose. Au-delà des Murs avait jusqu'alors éveillé ma curiosité par son estampillage Arte Production, sans pousser ma curiosité plus en avant. De retour d'une journée banale, c'est avec un peu d'espoir et une assiette de raviolis que j'ai lancé le premier épisode.


Dès les premières minutes, la série happe par son atmosphère envoûtante, glauque, avec un jeu de réalisation très porté sur les nuances de gris (sans jeu de mot heureusement). On découvre la vie peu palpitante d'une orthophoniste trentenaire, Lisa, qui semble porter le lourd fardeau d'un deuil non accompli. Elle hérite d'une maison dans des circonstances des plus étranges, vieille bâtisse anachronique dans une ville bien trop bruyante.


Lisa, peu bavarde, découvre avec appréhension ce qui sera sa nouvelle demeure, avant de rapidement s'y perdre. Les couloirs s'agrandissent et les fenêtres disparaissent, donnant à voir un un labyrinthe de pièces fantasmagoriques et une intrigue qui se démarque sensiblement des autres films/séries d'épouvante/horreur. Démarre alors une fuite en avant à la recherche d'une porte rouge dans une atmosphère proche de Silent Hill (les jeux, pas les films hein, ou alors à la rigueur le premier). Les ... personnages... qui hantent ce lieu sont largement inspirés des œuvres vidéo ludiques de Keiichiro Toyama, cependant moins torturés et moins malsains (ce qui n'est peut-être pas un mal). Le premier épisode s'achève sur un ensemble de scènes qui nous laissent espérer le meilleur pour la suite.


Les deux épisodes suivants, toujours ouverts par la nostalgique voix de Agnes Obel au générique, nous entraînent dans une aventure fantastique au croisement de l'oeuvre Les Autres d'Alejandro Amenábar et du Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro. Le manoir laisse place a des espaces plus ouverts mais tout aussi plaisants. La beauté de certains décors étonne, servi par une habile gestion de la lumière. On s'attache à Lisa, découvre son lourd passé sans une seconde d'ennui, malgré une mise en scène lente mais soignée.


Le twist final, pourtant prévisible, parachève avec brio la série en lui donnant une nouvelle profondeur scénaristique et parviendrait presque à nous arracher une petite larme. On en ressort mélancolique, laissant tourner les crédits jusqu'à leurs fins.


Il vaut mieux savourer la série d'une seule traite (2h25 au total) pour ne rien perdre de l'atmosphère qui s'y installe. Au-delà du Mur n'est pas seulement une incroyable série fantastique (le terme d'horreur/épouvante n'est pas du tout approprié passé le premier épisode) mais traite également, sans fausse note, de la perte d'êtres chers et de la culpabilité qui accable les survivants.


Des défauts, la série en a surement mais on les dépasse très vite pour se plonger sans réfléchir dans une oeuvre atypique, intimiste, rafraîchissante et envoûtante à souhait.


Et en plus, c'est français :D

LouisonZOn_
9
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le 23 sept. 2016

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Louison ZOn'

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