En temps normal, ce genre de documentaire ne m’attire pas trop. Mais vu comment tout le monde m’en parlait, j’ai tout de même décidé de lui donner une chance. Et franchement, j’ai été assez surpris. Cette mini-série, c’est une succession de scènes aussi improbables les unes que les autres. On nous présente donc Joe Exotic, patron d’un zoo en Oklahoma, musicien à ses heures perdues (même si c’est pas lui qui chante), présentateur d’une émission web où il s’attaque à certaines personnes (dont Carole Baskin), qui se présente aux élections et j’en passe. En fait, c’est compliqué à résumer, tant le parcours de ce gars est incroyablement varié et ridicule. Joe Exotic, c’est surtout un personnage haut en couleurs complètement taré et parano. Sauf qu’au fur et à mesure qu’on avance dans la série, on découvre d’autres personnages qui semblent normaux aux premiers abords, mais qui sont en fait tout aussi dingues que le Tiger King.
Cette mini-série, c’est une espèce de spirale infernale, une présentation d’un monde où rien ne va. Tout est dans l’excès, il n’y a aucune limite, et ça en devient franchement inquiétant. Quand on se dit que ça ne peut pas aller plus loin, bim, de nouveaux témoignages viennent nous prouver le contraire. Si c’était une fiction, on n’y croirait même pas, tant ça part dans tous les sens et tout parait improbable.
Ce que j’ai aimé avec cette mini-série documentaire, c’est le fait que les réalisateurs ne prennent pas forcément parti. Ils nous présentent plusieurs personnes, plusieurs témoignages avec un maximum d’informations les concernant, et puis c’est à nous de nous faire notre propre opinion. Néanmoins, je trouve le montage parfois un peu trop forcé. Disons que parfois, j’ai l’impression qu’on veut bien appuyer le fait qu’on est dans un univers assez particulier. Pourquoi filmer le premier mari de Joe torse nu durant toute la série? Pourquoi faire des gros plans sur sa dentition? Je ne trouve pas ça nécessaire et ça donne un petit côté moqueur que je n’apprécie pas trop. Je préfère quand les choses sont présentées naturellement.
Pareil pour le côté parfois sensationnaliste. Il y a un évènement tragique qui a lieu vers le milieu de la série, et le montage fait qu’on ne s’y attend pas. On nous présente la personne comme si de rien n’était, on nous montre quelques interviews, et puis au détour d’un témoignage, on voit (hors champ)
cette personne se coller une balle dans la tête
. J’ai trouvé ça déplacé, c’est pas comme si on était dans une série à la Game of Thrones où les morts sont censées nous choquer. Ici, on n’est pas dans une fiction mais dans la réalité. Et je dois avouer avoir trouvé ça malhonnête, cela témoigne de très peu de respect envers la victime. Le fait d’utiliser sa (véritable) mort à des fins narratives, je trouve que ça constitue le gros faux pas de ce reportage.
À part cela, c’est un documentaire assez fascinant qui offre un portrait malade d’une société où il n’y a plus de limites. D’ailleurs, avec tout ce buzz médiatique, plusieurs projets de fiction sont prévus dans les années à venir. J’ai vu que Nicolas Cage allait incarner le Tiger King. Pourquoi pas? Même si pour ma part, j’aurais bien vu Michael Keaton endosser ce rôle.