(cette critique va vous spoiler une partie des twists)
Une entreprise pharmaceutique qui tente de contourner la loi pour mettre sur le marché des médicaments illégaux, un médecin dont la peau se retrouve collée entre deux feuilles, un complot politique pour tenter de créer une utopie. Voilà la situation dans laquelle se retrouve Zen, notre personnage principal, dans un animé qui attisera sans doute la curiosité du spectateur dès son premier épisode, avant de monter petit à petit en tension jusqu'à se prendre les pieds dans le tapis.
Après six épisodes très intéressants et deux épisodes et demi remplis de twists aussi prévisibles que tirés par les cheveux, nous avons droit à un plan sur les jambes chevelu d'un homme aux toilettes. J'avoue m'être demandé si je ne m'étais pas endormi, ou s'il n'y avait pas une erreur, mais non, c'est la manière qu'utiliser l'animé pour nous informer qu'il a tout simplement décidé qu'il n'a plus aucun intérêt pour ce qu'il a développé jusque-là et décide de repartir de zéro.
Oublié le conflit pharmaceutique ou la politique interne de la région indépendante au Japon, oublié les personnages (sauf Zen et Magase) qu'on a suivi pendant six épisodes, oublié tout ce qui faisait l'intérêt de ces six premiers épisodes, l'animé s'est rendu compte qu'il n'aura pas le temps de régler tout ça et de philosopher. Quitte à choisir, il a donc décidé de se débarrasser de son histoire et de sa cohérence pour atteindre son but : répondre à la question "qu'est-ce que le bien et le mal ?", avec comme représentation du mal absolu son antagoniste aux pouvoirs surnaturels et comme représentation du bien absolu le très religieux président des USA (!?). Si cela vous donne un mal de crâne, ne vous inquiétez pas, l'animé n'a ni le temps, ni l'envie, ni les moyens de vous faire réellement réfléchir à cette question, il vous balance des dirigeants politiques qui débattent philosophiquement dans l'espace pour vous convaincre qu'il est plus profond qu'il n'en a l'air... avant de s'offrir une conclusion tout en symbolisme qui ne conclue rien du tout, et une scène post-crédit tout aussi symbolique, mais qui vient confirmer que l'animé a complètement oublié son propre scénario. Très décevant.
Au final, que reste-t-il ? L'animé n'a ni cohérence, ni univers, ni scénario et échoue à faire réfléchir tant ses propres conclusions sont simplistes, me limitant à me demander, vu le thème, si le fait d'avoir raté sa deuxième moitié est un échec ou une intention pour poser la question que j'ai mis en titre de cette critique : un animé a-t-il le droit de se suicider ? Babylon répond "oui", je répondrai plutôt "non" sans avoir particulièrement envie d'argumenter. Reste que c'est joli à voir, mais ça s'arrête là.
Étant un vieux con j'ai l'habitude d'être déçu par la longueur des animés modernes, 12 épisodes ça ressemble plus à un trailer qu'à une œuvre complète la plupart du temps, mais pour Babylon je vais faire une exception : 12 épisodes, c'est trop long, l'animé aurait dû s'arrêter après 8 épisodes.
1/10.
Note : en cherchant des avis sur cet animé et des interprétations de cette conclusion, je suis tombé sur une information qui vient éclairé le paradoxe de cet animé : Babylon se base sur le travail de Mado Nozaki. Si ce nom ne vous dit rien, il y a des chances que vous ayez vu une autre de ses œuvres : Kado: The Right Answer (Seikai Suru Kado). Ces deux œuvres présentent d'étranges similitudes : les premiers épisodes nous proposent une histoire profonde et intéressante (ici, on suit un procureur dans une affaire politico-économique, dans Kado, on suit un diplomate parlant avec un alien) avant de finir en deus ex machina que l'univers de l'œuvre n'expliquent pas, le tout avec une conclusion "ça fait réfléchir" décevante. Il semble donc que cela soit un défaut de l'auteur et non une caractéristique spécifique à cet animé.