Quand l’alchimie se fait avec des mafieux immortels, des trains en délire et plus de personnages

Baccano! est un peu comme un casse-tête dont toutes les pièces ont été jetées en l’air, et où tu te retrouves à les ramasser une par une en te demandant comment tout ça va bien pouvoir s’assembler. Spoiler : à la fin, ça s’assemble parfaitement. Imagine un mélange explosif de gangsters, d’immortels, d’alchimie occulte, et de carnage dans un train qui semble être dirigé par un chauffeur en pleine crise existentielle. Et tout ça en te balançant un nombre de personnages que tu n’arrives même plus à suivre, mais qui sont tous plus intéressants les uns que les autres. Bienvenue dans Baccano!.

L’histoire (si on peut vraiment l’appeler comme ça) se déroule principalement à New York, dans les années 1930, avec une ambiance mafieuse à la Boardwalk Empire, mais version anime où les balles ricochent aussi facilement que les dialogues. Le concept de base est simple et pourtant hyper chaotique : un élixir d’immortalité qui tombe entre les mains de différentes personnes, et une série d’événements entrecroisés qui te font jongler entre plusieurs époques, lieux et intrigues en même temps. Baccano! ne te tient pas par la main, il te balance dans la fosse aux lions en te disant : "Amuse-toi bien !". Et tu t’amuses.

Ce qui rend Baccano! si unique, c’est sa narration complètement éclatée. L’histoire saute d’un moment à l’autre, entre 1711, 1930 et 1932, comme un DJ fou qui ne sait pas quelle piste jouer en premier, mais qui te fait quand même danser. Et malgré ce désordre apparent, tout finit par s’imbriquer à merveille. Chaque épisode te donne un nouveau morceau du puzzle, et si tu persistes, tu es récompensé par une révélation ou un détail que tu n’avais pas vu venir. La structure non-linéaire peut dérouter au début, mais elle donne à la série un charme certain, te forçant à rester attentif, tout en multipliant les points de vue et les mystères.

Côté personnages, Baccano! n’est pas en reste, avec une galerie de figures aussi variées que mémorables. On a Isaac et Miria, un duo de voleurs aussi idiots qu’attachants, qui ajoutent une touche comique à cette fresque de violence et de mystère. Leur stupidité est presque légendaire, mais ils volent la vedette à chaque apparition avec leur optimisme démesuré et leurs dialogues absurdes. Ensuite, on a Ladd Russo, un tueur en série dégénéré qui voit le meurtre comme un art, et dont chaque scène te fait osciller entre fascination et malaise. Firo Prochainezo, un jeune membre de la mafia avec un sens aigu de l’honneur, et Szilard Quates, un alchimiste immortel sans pitié, ne sont que quelques exemples d’une distribution qui semble inépuisable.

Les personnages immortels, eux, ajoutent un côté surnaturel à ce qui pourrait être une simple histoire de mafia. Tu commences à te demander comment une série qui semble se dérouler dans le monde réel peut basculer soudainement dans l’ésotérisme, mais Baccano! te fait accepter tout ça avec un naturel déconcertant. L’immortalité n’est pas une bénédiction ici, c’est un fardeau qui apporte autant de problèmes que d’avantages. Les immortels se tirent dessus, s’entretuent (façon alchimiste), se régénèrent, et continuent de s’affronter dans une boucle sans fin.

Le sommet de la folie ? Le train "Flying Pussyfoot", un nom aussi absurde que l’anime lui-même, qui devient le théâtre d’un massacre inouï. C’est un peu comme si quelqu’un avait dit : "On va prendre un train, y foutre des gangsters, des tueurs psychopathes, des immortels, et voir ce qui se passe". Réponse : ça dérape totalement, et c’est génial à regarder. Les scènes d’action sont rapides, violentes, et animées avec un style propre à Baccano! : énergique, coloré et décomplexé. Ça saigne, ça explose, ça crie, mais toujours avec un certain style.

Visuellement, la série est une réussite. Le style d’animation capture à merveille l’ambiance des années 30, avec des décors qui te plongent dans le New York des gangsters et des chemises rayées. Les scènes d’action sont dynamiques, et chaque personnage a un design qui lui est propre, rendant l’ensemble visuellement captivant, malgré le nombre impressionnant de personnages. La bande-son jazzy colle parfaitement à l’ambiance, te donnant envie de te servir un verre de whisky (si tu en as l'âge) tout en regardant des mafieux immortels se tirer dessus.

Cependant, Baccano! n’est pas sans défaut. Le rythme effréné et la narration éclatée peuvent en perdre plus d’un, surtout si tu cherches une intrigue classique et linéaire. Il faut s’accrocher pour suivre le fil des événements, et certains moments de l’histoire peuvent paraître confus si tu ne prêtes pas attention. De plus, avec autant de personnages à l’écran, certains finissent par être un peu sous-exploités. Mais franchement, ces défauts font aussi partie du charme de la série.

En résumé, Baccano! est une véritable perle de chaos organisé, où la mafia rencontre l’alchimie et où les personnages sont aussi fous que le scénario. Si tu aimes les récits déstructurés qui te poussent à recoller les morceaux toi-même, les personnages hauts en couleur, et les batailles sur fond de jazz, alors cette série est faite pour toi. Accroche-toi bien, car le voyage est intense, violent, et complètement délirant... mais terriblement fun.