Troy Garity, l'acteur qui incarnait un journaliste méticuleux dans Boss, la précédente série visionnée, se retrouve à jouer les agents sportifs en compagnie de la tête d'affiche, Dwayne Johnson dans Ballers, la série sur le sport, les femmes, le luxe, le pognon, les coups de folie et l'arrière goût amer de ne plus fouler l'herbe fraîche.
Dans un moule préparé par l'équipe responsable d'Entourage et de How to Make it in America, la thématique de l'homme qui ne doit sa réussite sociale qu'à lui-même repart pour un nouveau tour chez les footballeurs américains côté pelouse et côté business avec un maximum d'embrouilles entassées à refiler la migraine.
Si le générique des plus basiques sur un son pas très entêtant de Lil' Wayne feat. Drake, Right Above It, laisse perplexe, la suite promet de belles surprises au niveau de la comédie grinçante qui donne à Dwayne Johnson une démarche de jeu plus introspective mais surtout plus humaine et délirante. Il se prend un vent monumental pour conclure une affaire, se laisse troubler par une femme excitée à l'enterrement de son meilleur ami et chante comme un enfant un morceau pop au volant. Le reste est à découvrir mais voir ce corps malmené de la sorte comme s'il paraissait hébété va contraster avec le charisme qui s'en dégage pour arriver à ses fins dans des opérations délicates. A ses côtés, Robb Corddry à la bouche remplie d'insanités constitue un très bon partenaire assez fou (pétage de plombs en vue) mais professionnel dans son travail. Omar Benson Miller joue un jeune retraité, solidement marié mais ennuyé par sa nouvelle situation avant que les démons du foot ne le rattrapent pour des séquences atypiques, Donovan W. Carter est le pendant version sport de Vincent Chase et John David Washington (le fils de Denzel) fait sa star queutard et bling bling avant de cloîtrer sa grande gueule face à l'humilité. Les acteurs invités sont en grande forme pour bousculer le casting avec les mots taillés sur mesure, une pensée à Dulé Hill en manager des Dolphins et Richard Schiff en tant que boss de Spencer et Joe.
La saison 1 met le casting sous les impératifs du business sportif entre le contrat mirobolant à signer dans un délai imparti, un scandale prêt à faire des victimes ou les humeurs des joueurs sans perdre l'humour qui fait mouche à chaque épisode dans la qualité des réparties et des séquences parfois juteuses (parler tranquillement de son problème de couple avec son ami, leurs genoux occupés par les stripteaseuses).
Les épisodes sont bien construits où les problèmes de chacun s'enchainent au travers des connexions entre les personnages soudés par une étouffante rivalité (l'avocat ou Reggie, le meilleur pote financièrement gourmand de Vernon) ou un belle complicité (séquence dans les WC entre Spencer et Ricky et le tandem Spencer/Joe).
Drôle avec ce petit goût d'amertume que soulève Spencer dans la gestion de sa nouvelle carrière, Ballers porte un regard amusé sur les coulisses d'un sport ultra populaire bien que nous pouvons y être hermétiques mais le savoir faire marche à merveille pour ne plus quitter ce monde.