Une série extraordinaire caractérisée par une ambiance très brutale, oppressante et terriblement jubilatoire. On assiste à une véritable montée en puissance durant les 3 première saisons, aux intrigues riches, denses et passionnantes. On découvre peu à peu ce personnage central mystérieux, son entourage tout aussi étrange et cette petite bourgade au fin fond de la Pennsylvanie qui semble couper de tout. Plusieurs intrigues s’entrecroisent, parfois se rejoignent, et on ne s’ennuie pas une seule seconde. L’idée de mélanger au passage les cultures Amiche, amérindienne et, sur la fin, néo-nazi permet de mettre en avant des problèmes plus profonds qu’ils n’y paraissent tout en donnant un cadre réaliste à l’ensemble.
La troisième saison sera une véritable apothéose, à tous les niveaux. Celle où la série a atteint sa quintessence. Et ça se remarque dès la quatrième saison qui connaîtra donc une grosse chute. Une conclusion presque ratée en soit. Presque, parce que si, objectivement, ça reste quand même plutôt bon, on est tellement loin de ce qui nous avait été proposé avant qu’on en ressort forcément déçu.
Le casting s’avérera être de très bonne qualité sur l’ensemble de l’exercice, à part quelques rôles. Chaque acteur et actrice réussira à interpréter son personnage de façon crédible et réaliste, nous prenant parfois véritablement par les tripes, chacun saura nous attacher à lui, d’une façon ou d’une autre, chacun aura son moment de gloire et saura l’exploiter à merveille, chacun saura jouer avec justesse sur les différentes facettes de son personnages, les rendant plus concrets. Un casting de très haute volée qui ne m’a que très rarement déçu.
Techniquement, c’est aussi une réussite. Le générique annonce déjà la couleur, mais la musique sera généralement au rendez-vous transcendant à merveille l’intrigue. Les décors nous envoient dans cette Amérique profonde qui semble vivre sur une autre planète mais qui a des problèmes très humains. Néanmoins, c’est dans la mise en scène et le montage que cette série se démarquera. Non seulement elle saura se montrer nerveuse quand il le faut, grandiose quand cela est nécessaire, oppressante quand cela se fait sentir ; mais elle nous procurera aussi de grand moment de jouissance avec des scènes de combat parfaitement chorégraphiés, un montage asynchrone qui nous déstabilise, quelques plans-séquences, des scènes phares maîtrisées à la perfection… Une véritable réussite.
Bref, malgré une conclusion décevante et un cran en-dessous, Banshee s’avérera être une des meilleures séries de cette décennie, et probablement une des meilleures séries terminée à ce jour. Sa patte est reconnaissable et aura su concrétiser son potentiel tout en restant fidèle à son esprit tout le long.