Le pitch est simple : un héros anonyme qui, tout juste sorti de prison, part à la recherche de son ancienne petite amie dans la petite ville de Banshee, Pennsylvannie, partagée entre boites de strip-tease, casino, et amish.
Ici, oubliez l’intrigue méthodiquement posée épisodes après épisode à la sauce True Detective ou la maitrise d’un Breaking Bad. Banshee est un show trivial. Et pour cause il repose sur deux instinct profonds de l’homme : le sexe et la violence. Deux ingrédients que l’on retrouve sur l’autre série originale de Cinémax, The Knick, de façon plus discrète néanmoins.
Bon, c’est une manière comme une autre d’attirer l’attention. C’est facile, peut être trop facile. C’est l’impression que l’on a de la première saison, qui est le véritable archétype du plaisir coupable. Chaque épisode est alors l’occasion garantie d’assister à une partie de jambes en l’air, trois bastons, et quelques bonnes punchlines. C’est d’ailleurs par une course poursuite assez folle que débute Banshee suivie d’une scène qui verra une serveuse servir de plat de résistance à notre personnage principal. Tout ça en 10 minutes chrono. On est fixé sur ce que sera la série, ni plus ni moins.
Il faut attendre le final de la saison 1 mais surtout la saison 2 pour que le show prenne véritablement une dimension dramatique plus consistante.
Car là ou la première saison accumulait les facilités de tous genres pour appâter le spectateur, la suite relève l’ensemble. Les scènes de bagarre sont toujours là, le sexe est toujours cru, mais les personnages sont creusés et s'épaississement à mesure que leurs passés (re)font surface. Les enjeux sont de plus en plus importants à tous les niveaux et pour tous les personnages de cette charmante bourgade, et nous rappellent que personne n’est vulnérable.
La mise en scène élève également le niveau et certaines scènes (notamment dans la saison 3, et ce dernier épisode absolument épique !) sont particulièrement inventives et réussies.
Banshee se diversifie, devient plus complexe, et je retiens à ce propos le 02x05, quand Hood vient chercher Carrie à sa sortie de prison. Tout est réuni dans cette épisode, où une certaine mélancolie bienvenue se frotte à l’action coutumière.
Au final, Banshee tient ses promesses. Cette série est un excellent défouloir et de ce point de vue je la recommande. Imparfaite et parfois complaisante mais terriblement attachante et addictive, Banshee est une série qui fait du bien. Elle ne ment pas au spectateur (coucou The Walking Dead) et reste honnête du premier au dernier épisode.
La saison 4 (raccourcie de 2 épisodes) s’annonce palpitante et ne devrait pas décevoir si la ligne directrice reste la même.