Bastard!! Heavy Metal, Dark Fantasy (quel titre !!), est la seconde adaptation du manga de Kazushi Hagiwara, après une courte version en six épisodes sortie en 1998, et c'est à la fois une excellente surprise, et quelque chose que je ne recommanderais pas à qui que ce soit.
J'avoue m'être lancé avec l'envie malsaine d'assister à un accident industriel, pour voir Netflix s'attaquer à une œuvre violente et lubrique, pleine de tripaille et de nichons et en faire un brûlot woke aseptisé, en passant complètement à côté de son sujet.
Parce que son sujet, c'est un trip régressif, misogyne et souvent gênant, qui a pris un méchant coup de vieux. Tout est écrit avec la subtilité d'un semi-remorque, la libido d'un ado pré-pubère, et ça pique des morceaux d'influences de tous les côtés, dans un mix improbable de fanfic Tolkien post-apo sur fond de Heavy Metal. Cette débauche de mauvais goût méritait d'être adapté en tant que telle, comme reflet d'une époque pas franchement révolue au Japon, mais qui me semblerait crétine et indigeste si je la découvrais aujourd'hui.
Et contre toute attente, on a droit ici à une adaptation incroyablement fidèle, qui reproduit le manga au plan près et embrasse à 100% ses débordements de masculinité toxique, de boobs et de mutilations sanguinolentes. Je suis bien content de m'être trompé à ce point.
A vrai dire, l'adaptation est si parfaitement fidèle que j'en suis venu à me demander si elle n'en devenait pas superflue, parce qu'à ce compte-là, pourquoi ne pas plutôt lire le manga ? Pas pour l'animation, en tout cas, car si ça reste honnête (on est loin du niveau de merditude d'un Dragon Ball Super), ça reste plutôt cheapos, avec de longs plans fixes, et même les combats ont un budget bien trop serré pour exprimer leur potentiel.
Pour autant, Bastard!! n'en reste pas moins plaisant à regarder et je n'ai pas hésité à aller jusqu'au bout, ne serait-ce que pour aller au-delà des quelques mangas que j'avais lus à l'époque. Si vous connaissez l'original et ne l'avez pas lu depuis des lustres, c'est un bon moyen de le redécouvrir. Pour tous les autres, passez votre chemin.