D'ordinaire, je ne suis pas très branché séries, trop de personnages, trop de morts, de résurrections, de changements de casting ou de scénaristes, disons le je trouve que ça tourne très souvent au grand n'importe quoi. Avec cette nouvelle de séries qui en plus que de me divertir a su également m'interpeller et me passionner en ne citant que Black Mirror, Game of Thrones et Breaking Bad, je me suis décidé à redonner une chance aux shows télé et grâce à SC et aux suggestions de certains membres je me suis jeté sur cette série. Et voici le choc! Les épisodes s’enchaînent à fond la caisse et en un peu plus d'un mois, je me retrouve devant les tout derniers épisodes scotché devant mon écran, impatient de savoir comment l'histoire va se terminer.
Battlestar Galactica remastérisée est un remake ainsi qu' une suite de la série originale sortie en 1978. La série ferait suite aux événements contés dans cette version tout en reprenant la plupart des noms des personnages principaux. La comparaison s'arrête là, certains personnages sont complètement différents de ce qu'ils étaient à l’origine, notamment Starbuck qui est devenu une femme dans cette nouvelle version. Les échos autour de cette première guerre hommes / cylons ne sont pas très bons, si la série a su intéresser à l'époque, aujourd’hui nous spectateurs de notre époque sommes obligé d'être un brin rebutés par ce coté kitch des effets spéciaux et rions souvent aux éclats devant le vide des grandes lignes des épisodes. Battlestar Galactica 1978 se place aux cotés de Star Trek et de pleins d'autres sur le Panthéon des séries qui ont mal vieilli et dont on se moque plus qu'on ne prend de plaisir aujourd’hui, la faute à des épisodes souvent mal écris et des performances d'acteurs pas toujours tip top.
Mais revenons en à cette version en commençant par le début. Battlestar Galactica est composée de 4 saisons, la première faisant 13 épisodes, les 3 autres 20 chacun. Comme beaucoup d'autres séries à gros budgets, (n'en déplaisent aux fans absolus de Breaking Bad ou Game of Throne), l'intrigue est plutôt longue à se lancer et il ne me reste finalement qu'assez peu de souvenirs des 3-4 premiers épisodes de la série ainsi que l'épisode pilote. Pour ce qui est du casting, les acteurs jouent plutôt bien, je ne connaissais aucuns d'entre eux hormis Mary Mc Donnell qui avait joué la mère de Donnie dans Donnie Darko. J'ai d'ailleurs apprécié le fait que les personnages principaux restent les mêmes du début à la fin, j'ai toujours exécré ces changements de castings qui nous font disparaître du jour au lendemain un personnage que l'on appréciait tous pour le remplacer comme si de rien n'était ni vu ni connu. Les aléas de la télé m'ont toujours gavé mais je vais m'efforcer de ne pas trop radoter sinon cette critique va vite devenir illisible. Parlons maintenant de la musique qui est juste excellente. La bande son se greffe parfaitement à l'intrigue, les moments tragiques sont sublimés, les scènes de combat deviennent épiques et l'émotion est toujours au rendez vous. Je tiens donc à saluer Bear McCreary qui a planché sur d'autres séries à succès comme Agents of Shield et Walking Dead et qui est l'auteur de plusieurs pistes valant leur pesant d'or. Du très bon boulot, il fallait que ce soit dit.
Battlestar Galactica nous plonge dans un monde futuriste où les machines poussées par le débordements de leurs créateurs et les huées des fanatiques qui les ont incité à prendre leur propre "liberté " finissent par se retourner contre les humains. Au bout d'une longue guerre, un armistice est signé et les cylons quittent les douze colonies et ne réapparaissent plus une seule fois en quarante ans. Alors que le Battlestar Galactica, un croiseur de guerre légendaire ayant été d'une utilité cruciale durant la guerre est sur le point d'être démilitarisé pour être transformé en musée, la planète Caprica se voit bombardée par une attaque surprise des cylons, attaque largement aidée par une bourde de Gaius Baltar, un scientifique reconnu qui sans le savoir couchait avec une cylon depuis des années et à qui il a remis toutes les informations nécessaires à l'accomplissement de ce drame. La planète se voit abandonnée et 50 000 survivants seulement se voient obligés de fuir dans l'espace. Roslin la présidente des colonies et William Adama, le commandant du Galactica décident par un commun accord d'instaurer l'espoir aux immigrés en leur racontant la légende de la Terre, une planète lointaine loin des cylons et sur laquelle une nouvelle vie serait possible. Ce mensonge sert ainsi à créer un climat stable et propice à ce gouvernement de dernière minute qui finalement ne se base sur rien à part la survie de l'espèce humaine. Cependant, Roslin sous l'emprise de puissants médicaments contre son cancer se met à avoir des visions concordant avec les prophéties et légendes sensées conduire vers la Terre. Gaius, lui se voit hanté par le spectre de Caprica, le cylon avec qui il entretenait une liaison et qui a entraîné la fuite des 12 colonies. C'est sur cette base que le scénario s'enclenche petit à petit et que nous suivons les errances dans l'espace de ces trois fois rien de survivants qui essaient de survivre tant bien que mal aux attaques incessantes des cylons et aux manques de nourriture, carburant, eau, et cohésion qui règnent au travers des vaisseaux civils et militaires.
Si sur le papier suivre un vaisseau qui erre dans les cieux sans but réel pourrait être chiant et vide de sens, dans les faits il n'en est rien. Car le voyage est est toujours ponctué de une voire plusieurs problématiques en même temps. Entre les révoltes civiles qui se plaignent du manque de vivres, les criminels de guerre comme Tom Zarek qui prennent de plus en plus d'incidence politique et les sacrifices toujours plus graves que sont amenés à faire les militaires et le gouvernement pour permettre la survie de toujours moins d'humains, la série nous tient sans mal en haleine tout du long. Le contexte dans lequel nous évoluons n'a rien d'harmonieux, et nous ne suivons pas une colonie de vacances qui s'en va dans la joie et la bonne humeur. Bien au contraire, le climat est sous tension permanente, le moindre petit détail peut entraîner chaos et discorde et entre l'attachement de certains au peuple cylons et la haine totale des autres pour les machines, il ne faut souvent qu'un pas pour que les amis d'hier deviennent des ennemis et inversement. L'évolution des personnages et des mentalités se fait toujours sur plusieurs plans, certains propres aux changements commencent par l'acceptation comme Helo et Sharon Valeri la cylon avec qu'il il entretient une relation amoureuse, relation mise à mal sans cesse à cause des à priori de ses confrères humains qui nommeront péjorativement les cylons «les grilles pains ». Mais cette tension sera également présente chez les machines entraînant des scissions entre les cylons voulant cesser la guerre avec les humains et ceux déterminés à tous les exterminer jusqu'au dernier.
Les personnages sont tous très intéressants et évoluent selon leurs propres motivations. Certains personnages, comme Helo ou le commandant Adama conservent toujours une part d'humanité et de noblesse que peu arrivent à atteindre. William Adam reste LA figure de proue de la série, toujours calme et imperturbable, sévère et doux à la fois, il est la figure paternelle du vaisseau. Honnêtement je trouve que ce vieux bonhomme en jette un max, pour une fois qu'un vieux ne meurt pas dès le début pour laisser son fils/fils spirituelle/ disciple prendre sa place, et pour une fois qu'il exerce sa fonction avec classe jusqu'au bout, je me vois dans l'obligation d'éprouver du respect pour ce vieil homme fatigué mais pourtant si coriace. A coté de cela nous avons Gaius Baltar qui passe son temps à mentir pour cacher son implication dans l'attaque des colonies et qui mensonge après mensonge se voit propulsé en tant que héros de guerre puis politicien bien qu'il ne s'intéresse à rien de plus que sa petite personne et ses pulsions libidineuses. Nous avons également Saul Tigh, le meilleur ami de Adama et second de la flotte, alcoolique notoire marié à Ellen une bonne femme qui n'encourage pas ses bons cotés si je puis me permettre cet euphémisme. Puis Appolo, le fils d'Adama qui entretient une relation d'amour/ répulsion / respect à son supérieur hiérarchique avec son paternel. Citons encore Kara Thrace, la meilleure pilote de la flotte malgré son refus total de l'autorité, son comportement autodestructeur et sa personnalité complètement cintrée. Et encore beaucoup d'autres qui valent le détour, tous les décrire deviendrait vite long.
Ces différents personnages évoluent énormément autant individuellement que dans leurs relations avec les autres personnages. Que ce soit la relation complètement chaotique entre Appolo et Kara, ou Appolo et son père, ou Ellen et Tigh, ou la présidente et Adama, et toutes les autres, nous ne savons jamais comment les choses vont avancer. En bref ces relations sont en évolution perpétuelle et ne se répètent jamais. Si à certains moments Roslin se voit collaborer avec Tom Zarek et Gaius, elle fera tout pour les évincer de sa campagne présidentielle par la suite. Tout le casting évolue selon ses propres logiques et ambitions, il n'y a aucun retournement de situation illogique ou de réactions incompréhensible venant de leur part, et un spectateur attentif ne sera jamais perdu ni déçu. Tout ce qui se passe entre dans une logique d’événements vécus par les personnages et passe par leur propres caractères mais aussi parfois par certains détails de leur background qui viennent étoffer leur porttrait. Battlestar Galactica est le genre de série que l'on regarde sans s'étonner des choix scénaristiques et des tournants parfois drastiques que prennent les survivants du Galactica tant leurs choix sont en adéquation avec l'écriture impeccable de ces mêmes personnages. Si certains comme Helo essaient juste de préserver un semblant d'harmonie, d'autres n'hésitent pas à toutes les bassesses pour arriver à leurs fins. Massacres de civils, élections truquées, mutineries, espoirs mensongers de chances de survie donnés aux ennemis, exécutions et meurtres, nous sommes souvent tiraillé entre respect, pitié et mépris. Ne cherchez pas la neutralité ni une noblesse absolue chez les personnages. Ils s'aiment, se respectent, cherchent à se supprimer et ce même au sein du vaisseau et indépendamment des attaques cylons. Des alliances se forment et se disloquent sans cesse, très honnêtement, je ne montrais sur ce vaisseau de guerre pour rien au monde, c'est le meilleur moyen de se faire tuer entre deux feux ennemis.
L'humanité mérite-elle de survivre ? Tel est le thème capital de cette série. Il n'est pas rare que les machines se montrent plus tolérantes que les êtres humains eux mêmes et plus aptes à la paix. Battlestar Galactica mêle politique, religion, guerre et philosophie autour d'une même trame ce qui rend le déroulement et l'intrigues absolument passionnants. De nombreuses analogies avec le terrorisme actuel et l'histoire ont été avancées par les spectateurs (comme le Régime de Vichy sous Nouvelle Caprica). Très dense d'un point de vue émotionnel et malgré quelques épisodes assez chiants et inutiles, Batlestar Galactica reste une valeur sure de la science fiction. Le genre de série qui émeut et effraie et dans un même temps. Marquant sur bien des points, je me dis que la série aurait peut être pu être mieux, et se permettre moins d'errances mais après réflexions nous aurions pu tourner la plupart des évènements en des évènements similaires pour un résultat presque identique. Bien entendu la série est loin d'être parfaite et on échappe pas aux dialogues et aux situations qui parfois nous agacent par leur lourdeur mais les qualités intrinsèques de Battlestar Galactica ne méritent-elles pas qu'on ferme les yeux sur ses petites imperfections?
Dans le fond je n'ai pas grand chose à reprocher à la série, les personnages sont forts et attachants, l'intérêt se renouvelle petit à petit en donnant de nouveaux enjeux à chaque saison (la fuite,la recherche de la terre...). Le final est grandiose, digne des meilleurs films hollywoodiens, cohérent et fort émotionnellement, il est le résultat d'une écriture impeccable qui témoigne d'un vrai travail de la part des scénaristes, d'ailleurs on en pleurerait presque tant cette fin douce et amère est touchante. La petite touche en plus qui rend cette série parfaitement géniale tient au fait que certaines réponses ne sont au final jamais données laissant la part belle à l'imagination et à l'interprétation propre du spectateur. Il reste des mystères non élucidés et c'est pas plus mal étant donné que je trouve toujours mieux laisser de une part d'ombre que l'on peut interpréter librement plutôt que de bombarder le spectateur d'informations bancales auxquelles il ne croira pas une seconde. D'ailleurs le simple fait de dire cela à haute voix me fait prendre conscience que je ne regarderais probablement pas tout les spin off, j'ai pas vraiment envie de voir un surplus d'informations inutiles gâcher mon plaisir
Sur ce, j'ai encore quelques extensions de la série à visionner. A ciao bonsoir