Beauty and the Beast, version The CW, c’est un peu comme si on te promettait une romance épique entre une belle et une bête féroce dans un univers moderne, mais que tu te retrouvais finalement avec une série policière où la bête est à peine plus sauvage qu’un chat un peu grognon. L’idée de revisiter le célèbre conte dans un contexte contemporain semblait excitante, mais à force de vouloir faire de la série un mélange entre thriller, romance et super-héros, on perd un peu de vue ce qui aurait pu en faire un véritable show captivant.
L’histoire suit Catherine Chandler, une détective badass mais bien coiffée, qui tombe amoureuse de Vincent Keller, un ex-soldat transformé en "bête" par des expériences scientifiques. Jusque-là, tout va bien, tu te dis qu’il y a un potentiel pour une dynamique intense et complexe entre le duo. Sauf que Vincent, censé incarner la bête effrayante, se révèle être une version discount de Wolverine, avec des crises de rage aléatoires qui le rendent plus mignon qu'effrayant. On est loin de la bête mystique ou terrifiante que l’on attendait. Au lieu de ça, Vincent ressemble à un héros de série policière un peu tourmenté, mais qui passe la plupart du temps à essayer de ne pas montrer ses abdos trop parfaits.
La relation entre Catherine et Vincent est censée être le cœur de la série, un amour impossible plein de tension et de danger. Mais là encore, on se retrouve plutôt face à un soap romantique classique, où chaque obstacle à leur relation semble sorti du manuel des clichés télévisuels. Entre les séparations forcées, les crises de jalousie, et les disputes qui se résolvent toujours par une scène de réconciliation dramatique, on a parfois l’impression de regarder un épisode de Les Feux de l’amour… mais avec un peu plus de testostérone et des explosions.
Le côté "bête" de la série, qui aurait pu être une métaphore puissante sur la nature humaine, se résume finalement à quelques scènes d’action où Vincent devient soudainement plus fort, plus rapide, et plus grognon. Il n’y a jamais vraiment de moment où tu sens que la bête intérieure de Vincent le consume, et son "monstre" finit par être plus un prétexte à des bagarres qu’un véritable enjeu dramatique. Le potentiel émotionnel et psychologique de ce dualisme est largement sous-exploité.
Côté enquête policière, la série essaie d’ajouter du suspense avec des intrigues criminelles qui s’entrecroisent avec la romance principale. Mais là encore, les enquêtes semblent plus accessoires que captivantes. Chaque épisode suit un schéma prévisible : un crime est résolu (parfois de manière presque anecdotique), Catherine et Vincent se rapprochent, puis quelque chose les sépare à nouveau, avant qu’ils ne se réconcilient dans une scène surjouée. On finit par se lasser de ce cycle, surtout quand les enquêtes manquent de réelle originalité ou de tension.
Visuellement, la série a l’air soignée, comme beaucoup de productions de The CW. Les scènes de combat sont bien chorégraphiées, et les décors urbains donnent à la série une ambiance moderne plutôt réussie. Mais tout cela semble trop lisse, trop propre pour une série censée explorer le côté sombre de la bête intérieure. La série aurait gagné à être un peu plus sale, un peu plus brutale, pour vraiment coller au thème d’un homme luttant contre sa nature animale.
Les personnages secondaires, bien que sympathiques, peinent à sortir de leurs rôles de soutien stéréotypés. On a la meilleure amie loyale mais un peu agaçante, le collègue un peu trop curieux, et les méchants qui surgissent de nulle part avec des motivations aussi floues qu’un écran mal réglé. Ils sont là pour remplir les cases de l'intrigue, mais aucun ne parvient à vraiment captiver ou à ajouter une véritable profondeur à l’histoire.
En résumé, Beauty and the Beast est une série qui mélange romance, action et enquêtes criminelles, mais qui n’arrive jamais vraiment à trouver son identité. La "bête" est trop apprivoisée, la romance trop clichée, et les intrigues policières trop prévisibles pour vraiment surprendre ou émouvoir. Si tu es fan de séries qui jonglent entre l’amour impossible et l’action légère, tu pourrais y trouver ton compte. Mais si tu espérais une réinvention moderne et audacieuse du conte classique, tu risques de rester sur ta faim, à regarder une bête qui aurait mérité d’être un peu plus… bestiale.