Un vampire, un fantôme et un loup-garou sont dans un bateau
"Ah, non, pas encore une série sur les vampires!"
C'est généralement la réaction que je reçois de mes amis quand je leur parle de Being Human. Le synopsis est juste tout simplement ridicule: un vampire, un loup-garou et un fantôme qui sont colocataires dans une maison de Bristol. J'ai beau leur expliquer, comparer à des séries existantes, je me retrouve face à un problème.
Puisque j'écris ici, je vais essayer de retranscrire pourquoi j'ai absolument adoré la première série.
D'abord et avant tout, c'est une série qui nous vient du Royaume-Uni. Nos voisins outre-manche sont capables du pire (Merlin) comme du meilleur (en général, tout le reste). Mais dans l'ensemble, les rosbeefs font preuve de beaucoup plus de sensibilité que leurs cousins américains. Ils ont aussi beaucoup moins de moyens ce qui fait que les saisons ne comptent que 13 épisodes au maximum.
Being Human a commencé comme un pilote. Les trois personnages se rencontrent, c'est bien classique et gentillet. Et le pilote a si bien marché qu'ils en ont fait une série. Et ils ont changé 2 acteurs sur 3. Et c'était une idée géniale. Pourquoi? Parce que la série (que j'ai regardé en premier) démarre directement. Pas d'introduction longue et lente, on a tout de suite les personnages qui se connaissent et vivent ensemble. Les "origin stories" sont toujours très chiantes à regarder, mais semble-t-il, il faut toujours en passer par là. La série Being Human prouve que non, et le visionnage du pilote est dispensable. D'autant que les acteurs choisis pour incarner le vampire et la fantôme dans la série sont bien meilleurs.
La mythologie de la série est intéressante, sans plus. Rien de bien extraordinaire du côté des vampires (ils ne brûlent pas au soleil mais ne brillent pas, peuvent se dispenser de boire du sang, etc). C'est plus passionnant du côté des loups-garou. Mais ce sont les fantômes qui remportent la palme. La mort est une partie intégrale de la série et le développement du personnage de la fantôme est très réussi.
Mais ce n'est pas le fantastique qui fait de Being Human une bonne série. Comme le titre le suggère, les trois colocataires essaient de mener une vie normale. Ils tentent de trouver l'amour, un boulot ou juste un moyen d'introduire de la banalité dans leur quotidien. Cela conduit, surtout dans la première série à des épisodes très lents - ce qui est souvent reproché à la série - mais c'est justement là selon moi le sel de cette dernière. Les héros discutent, boivent du thé... on en oublierait qu'ils sont des créatures fantastiques. Un autre point, très positif c'est que les héros ne sont pas vraiment beaux. Le loup-garou a par exemple des oreilles vraiment décollées (ce qui fait son charme au final), les petites amies des héros sont pas vraiment jolies, etc. À force de voir des séries américaines, on en oublierait presque que les moches ça existe, et ça sait jouer. Encore une dose de réalisme en plus dans une série fantastique.
La deuxième série, plus longue (8 épisodes) se fourvoie un peu avec une intrigue mystico-religieuse. C'est un peu plus difficile à regarder et la fin de saison sombre un peu dans le mélo. Je regarderai ceci dit la troisième série avec plus d'entrain que le remake américain qui arrive et qui va sans aucun doute passer à côté de tout ce que j'ai aimé et décrit plus haut.
La troisième série (la dernière actuellement) renoue avec son côté charmant. La série traine cependant une intrigue comme un poids mort toute la saison, mais à la fin de la saison, tout est réglé. Toujours émouvant, toujours sympathique. On passe un moment bien.
Quatrième série : départ en fanfare. Depuis la mort d'un personnage principal, un second l'a rejoint et après le dernier épisode, un autre est mort. La série ne conserve plus qu'un seul personnage original. Malgré tout, grâce à un début prometteur, de nouveaux personnages intéressants et une nouvelle mythologie qui se met progressivement en place, on devrait avoir une bonne série d'épisodes.