Série, tu ne seras pas le moins du monde regrettée !
Non, Alfonso Cuarón n’est pas systématiquement gage de qualité. « Believe », annulée après seulement douze épisodes, ne m’a pas convaincu.
Pourtant, le premier épisode était charmant et prometteur. Une belle relation adulte-enfant, un background mystique et mystérieux, ainsi qu’une bonne dose de suspense.
Malheureusement, tout s’essouffle dès la deuxième semaine. Les scénaristes imposent un rythme rébarbatif. Au gré des épisodes, un schéma narratif identique revient sans cesse : Bo aide quelqu'un la police aux trousses, le méchant est méchant et a des amis méchants, la police attrape les héros mais fort heureusement le gentil Milton les sauve. Cette trame évolue un peu sur la fin avec l’arrivée fracassante de Dani dans le petit monde de Bo. Bien que différentes, les intrigues proposées ne passionnent plus. Le mal est déjà fait.
De plus, les personnages sont écrits de façon tellement fade qu’il est extrêmement difficile de s’y attacher. Bo est mignonne. Elle est gentille, aimante et compréhensive. Mais qu’est-ce que les personnages parfaits m’insupportent ! La gamine n’a aucun défaut ! Elle donne constamment des leçons de morale, que ce soit à Winter, à Tate ou aux gens qu’elle rencontre juste à peine. Très vite, le personnage joué par Johnny Sequoyah devient insupportable. Un comble pour une héroïne sensée être craquante... Le pire, c’est qu’il n’y a personne pour la remettre à sa place, puisque tout le monde la vénère. Non ce n’est pas comme ça qu’on éduque un enfant si on veut éviter qu’il devienne pourri-gâté. Lors des premiers épisodes, je pensais à tort que le personnage Tate était le plus intéressant. Sauf qu’à peine que l’homme découvre que Bo est sa fille, il perd le fort caractère qui faisait sa force. Son évolution d’ex-tôlard à papa-poule est bien trop rapide. De râleur invétéré dans les premiers épisodes à pleurnichard dès que son bébé dit un mot sur la fin, la graduation est mal amenée.
Difficile de faire mieux du côté des personnages secondaires, le méchant Skouras -avec son visage figé- manque de charisme, le très gentil Winter est trop parfait et manque de relief, pareil pour l’horrible agent du FBI. La seule qui tire un minimum son épingle du jeu c’est la très belle et talentueuse actrice d’origine coréenne Jamie Chung. Non seulement son personnage a un passé un peu digne d’intérêt mais est aussi bien badass.
Pour résumer : une intrigue prometteuse mais qui a été gâchée et des personnages creux. Le résultat ? Un show annulé que je ne regretterai pas le moins du monde.