Au milieu de l'avalanche de navets qui ont vu le jour en terme de sitcoms cette saison à la télé américaine, Bent s'en sort plutôt pas trop mal. Sitcom pas bien méchante, elle s'avère assez vite trop creuse et pas assez incarnée pour fédérer sur le long terme, mais à raison de six épisodes seulement (et sans doute pas un de plus, vu ses audiences calamiteuses), ça se supporte non sans déplaisir.
La sitcom tient exclusivement sur le charme de son couple principal qui s'échangent les quelques rares répliques qui peuvent arracher un sourire, le ravissant minois d'Amanda Peet aidant à faire passer les répliques les plus pénibles. Les seconds rôles s'en sortent nettement moins, les sidekicks de la série s'avérant immédiatement plats et absolument dénués d'intérêt. Consciente elle-même qu'elle ne ferait pas long feu (le Season Finale peut être pleinement conçu comme un Series Finale), la série a complètement occulté ses rôles secondaires réduits à un simple gimmick ou à une successions de punchlines laborieuses, sans aucune écriture derrière. On en vient même à éprouver de la peine pour notre pauvre Jeffrey Tambor, venu s'embarquer dans une galère pas possible avec cette intrigue secondaire assez navrante où il joue un metteur en scène de théâtre un peu minable. Cette storyline secondaire enchaîne les poncifs et coule littéralement le rythme d'un show qui aurait pu être agréable s'il s'était simplement limité à son intrigue principale.
Au final, Bent n'est certainement pas une bonne sitcom, elle n'est pas très drôle, pas originale pour deux sous, mais au vu des horreurs consternantes qu'ont pu être Last Man Standing, Work It ou Are You There Chelsea?; Bent passerait presque pour une petite parenthèse bienvenue.