Berserk
7.7
Berserk

Anime (mangas) NTV (1997)

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"Je tue, je survis mais je ne sais toujours pas où aller..."

J'ai beau, jusqu'à très récemment, ne pas m'être intéressé à toute la production (de Fantasy ; le reste, ça allait encore. Et encore...) venue du Japon, je ne suis pas demeuré ignorant pour autant. J'avais déjà entendu parler de cette série qu'est Berserk, adapté du manga éponyme de Kentarō Miura, reconnue comme l'une des créations de Dark Fantasy orientale les plus efficaces. Et avec mon ouverture d'esprit, j'ai pris la peine de me pencher un instant sur cette création et le moins que l'on puisse dire, c'est que les rumeurs disaient vraies.


Guts est un mercenaire préférant travailler en solitaire jusqu'au jour où il rejoint par un concours de circonstance personnellement honteuse une horde de soldats dirigée par un certain Griffith qui voit en lui un potentiel nécessaire pour accomplir ses ambitions.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !


C'est, étrangement pour ma part, une véritable surprise qu'a été cette série. Je n'ai, pour l'heure, pas eu le loisir de feuilleter le manga mais force est de constater que l'animé en impose et est véritablement jouissif, que ce soit dans la forme ou dans le fond. Même si, il est normal, des défauts peuvent être relevés. Alors commençons sans plus attendre.


L'histoire donc.
Ce guerrier qui vit de massacre et de sang, armé d'une épée exagérément grande ; probablement pour compenser quelque chose que le héros n'a pas (clin d’œil clin d’œil). Notons que le côté Dark Fantasy brandi partout à l'annonce de cette création m'a longuement laissé perplexe. D'une part parce que d'après les propos de Anne Besson, blablabla, j'en ai déjà assez parlé... mais surtout que d'autre part, j'ai mis assez longtemps à voir cette fameuse Dark Fantasy ; les définitions peuvent diverger, ce qui peut expliquer que je me sois longtemps interrogé. Néanmoins, nous avons bien un récit à la Compagnie noire de Glen Cook si je désire noircir de manière exagérée le trait de la comparaison. Une horde de mercenaires qui se bat contre de l'argent, le tout saupoudré de remise en question constante sur le comportement des héros et même de l'humanité entière. Un monde déchiré par les guerres où la mort et les trahisons attendent à chaque ruelle. C'est ce qui a donné ce côté plaisant que j'ai apprécié.
Concrètement, nous avons durant 25 épisodes d'une vingtaine de minute chacun les péripéties de Guts qui se retrouve enrôler chez les Faucons de Griffith. De là, nous suivons son évolution dans les rangs de cete brigade, gravissant petit à petit les échelons. Le tout est plutôt bien construit, débutant par un épisode qui décide de narrer le passé de Guts étape par étape ; ce qui peut se montrer quelque peu déroutant dès l'instant où l'on se rend compte que ce premier épisode n'aura - pour l'instant - pas de suite direct (une deuxième saison peut-être) étant donné qu'il se concentre pour le reste de la série sur ce flashback. Flashback qui, comme par hasard lorsque l'on parle de productions japonaises (le cahier des charges doit être très strict), va en proposer plusieurs autres. Cette indication n'est pas tellement une critique négative mais pour quelqu'un qui reste dubitatif vis-à-vis de ce procédé peut-être surexploité dans cette série, ça peut aisément laisser à désirer. Pour en revenir à l'histoire principale, elle est plutôt bien construite comme j'ai pu l'écrire, bien rythmée et partagée. On demeure sur du récit assez simpliste avec, cependant, des éléments de narration sombres, violents et matures ; construction que je salue bien volontiers. En bref, c'est une histoire agréable qui nous est présenté proposant des instants de réflexion intéressant, pour son thème de Dark Fantasy, dosant parfaitement les batailles et les moments plus calmes tout en proposant un final inattendu et qui saura sans aucun doute faire réagir - en bien ou en mal - le spectateur. J'en profite pour noter que, si la série est violente, parfois à la limite du gore, le final parvient à surpasser tous les épisodes précédents dans la catégorie effusion de sang ; je pense qu'il faut être préparé, d'autant que ce n'est pas le seul point dérangeant que l'on verra à l'écran.


Mais l'un des points que j'ai trouvé le plus délicat même si il possède des qualités irréprochables, c'est bien les personnages. Alors, calmons-nous directement : dans l'ensemble, nous avons de belles têtes. Le problème réside essentiellement dans le caractère de chacun. Je me concentrerais plus spécifiquement sur trois d'entre eux, à voir les trois protagonistes reconnus comme principaux.
Tout d'abord, nous avons Guts. Personnage principal, il doit être celui que j'ai le plus apprécié dans le visionnage de cette première saison (bonne nouvelle sans aucun doute puisqu'il s'agit du dut des créateurs !) et pour cause sa personnalité. Il doit être le seul personnage à se remettre véritablement en question, sans cesse en train de se questionner sur son but... et surtout, pour un héros de ce gabarit je trouve cela quasiment louable, il succombe plus d'une fois à la peur. Un personnage assez tourmenté qui obtient facilement notre sympathie. On pourra également noter, mais étant le type de production dans lequel il apparaît, ce n'est clairement pas une nouveauté, il possède une carrure aussi démesurée que son arme fétiche. Ce qui contraste à mon sens drastiquement avec sa personnalité et fait de lui un personnage impactant et criant de vérité, à la recherche de réponse et de but.
Nous avons ensuite Griffith. Un personnage fort charismatique et mystérieux dans le sens où il est assez dur de le discerner complétement malgré ses volontés fixées et librement clamées. C'est une figure intéressante de la décadence, de la folie mais également du meneur d'hommes. Néanmoins, je ne suis pas parvenu à complétement m'attacher à lui de part son impassibilité, pas omniprésente mais de poids. En soi, c'est ainsi que le personnage a été pensé mais je ne peut pas m'empêcher de le trouver critiquable en de nombreux points. Il possède une volonté de fer mais on se rend vite compte qu'elle se repose uniquement sur Guts, ce que je trouve certes beau en un sens mais un peu dommage venant d'un personnage que l'on a construit comme inébranlable. Son évolution est cependant fort intéressante, servant parfaitement le déroulé des événements.
Et enfin, pour clore les trio, nous avons Casca, la seule figure féminine au sein des Faucons. Et là, j'ai plutôt ressenti le total contraire de Griffith. J'ai trouvé que ce personnage était trop "fougueux" dans le sens où l'on exagère peut-être un peu trop sur ses ressentis et ses faiblesses. Il n'empêche en rien qu'il s'agit d'une figure plaisante à découvrir et à suivre tout au long de l'aventure mais ses crises répétées de colère à l'encontre de Guts et sa fâcheuse tendance à changer d'avis font de ce personnage, aussi honorable et poignant soit-il, quelqu'un là aussi de facilement critiquable.
Pour ce qui est des autres personnages, force est de constater que nous possédons une belle brochette au sein des Faucons : trois-quatre personnages récurrents qui sauront nous passionner sans aucune difficulté par leur histoire, leur personnalité ou leur physique étonnant. Une petite mention spéciale pour Zodd, un des antagonistes de la série. Si sa présence est assez courte, il dégage un aura vraiment jubilatoire.


Pour ce qui est des effets et de la qualité d'image, là aussi, ça peut se compliquer. Alors, la qualité de l'animé est indéniable, même pour les années 1997. La série se permet d'alterner l'animation avec des plans dessinés très probablement tirés des mangas, offrant un rendu fort sympathique même si, par moment, ces mélanges coupent quelque peu la nervosité du récit. L'un des points qui a également attiré mon attention, c'est l'utilisation en premier plan d'élément entièrement animé et, en seconde plan, des scènes de batailles ou des paysages dessinés, donc fixes. En soi, cela ne représente pas non plus une énorme catastrophe mais il peut s'avérer "gênant" pour certains spectateurs dès lors que c'est quelque chose qui se remarque aisément et qui apporte une sensation étrange. Autrement, la série est admirablement confectionnée avec ce mélange de dessin et d'animé (offrant quelque résultat joli à voir), un sang de qualité - pour un film de cette trempe c'est la moindre des choses, des animations fluides... On pourra pointer du doigt cependant les courtes répétitions, généralement avant un affrontement ou une bataille, de plan du personnage filmé. Peut-être que c'est un élément apprécié et appréciable au sein des fins amateurs mais pour ma part, ça m'a plus dérangé qu'autre chose.
Je peux rapidement parler des combats, liés de prêt à l'animation : la totalité des affrontements est dynamique, nerveux et tendu, comportant des scènes vraiment efficace et de l'hémoglobine à ne plus quoi savoir en faire, sans pour autant entrer dans l'excès.


Pour ce qui est de la musique, je dois avouer que certaines mélodies atypiques charment avec une facilité déconcertante. Malheureusement, je n'ai ressenti cela que pour un nombreux fort limité de titre. Néanmoins, c'est un excellent travail que le compositeur Susumu Hirasawa propose.
A noter que je ne suis toujours pas fan des openings et endings des animés...


Berserk est une série tout bonnement appréciable, proposant de nombreuses choses admirables : combats, duels, démons et réflexion. Le tout nourri par une bande son fort sympathique, animant des personnages pas forcément tout lisse, possédant des hauts et des bas, des défauts et des qualités et parvenant à trouver, au fond du spectateur, une sympathie bienveillante. Un pilier de la Dark Fantasy au Japon indéniable et indiscutable. Je ne peux que recommander cette série au goût prononcé pour la violence, les personnages et l'histoire qui promet beaucoup si elle venait à être continuée à l'avenir.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
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le 10 juil. 2020

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PhenixduXib

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