On va nous punir longtemps, de ne pas avoir vu Breaking Bad ?
Ca va, pas la peine de me waterboarder, je l'avoue : je n'ai pas vu "Breaking Bad". Et pourtant, j'en consomme, des séries, sans la moindre modération, jour et nuit, sur Ipad et même en roman, dans la salle de sport et sur le pot. Mais "Breaking Bad", non, j'avoue ma virginité, je fais mon mea culpa, je me bats la coulpe et autres expressions d'autoflagellation si infinités. Mais c'est pas une raison!! Je me suis dit : puisque c'est un prequel, tâtons d'abord de "Better Call Saul". Mieux vaut s'essayer à la masturbation avant le coït, pour reprendre l'image sexuée... Et pendant un épisode et demi, c'est vrai, ça ressemblait plus à de la masturbation qu'à une partouze : je ne prenais aucun plaisir. Je trouvais les personnages inintéressants, la réalisation bégayait ses gammes, les acteurs étaient moyens à recalés et je ne comprenais rien à leurs intentions, à cette histoire d'une banalité affligeante, je me noyais dans un océan de solitude.
Heureusement, après un épisode et demi, le scénariste a compris mon tourment et s'est enfin décidé à... qualifier le héros! Jusque là, je présume qu'il ne s'adressait qu'aux afficionados de longue date du feuilleton original. Mais ce n'est pas comme cela que la vie fonctionne. Même le nouveau testament s'est fatigué à qualifier son héros et à revenir à l'origine, alors que bon, on est nombreux à connaître l'ancien...
Il a donc fallu attendre la scène "anthologique" du désert pour qu'apparaisse devant mes yeux un véritable personnage, Saul est né sous le soleil, dans sa tentative désespérée d'éviter le trépas de ses deux associés d'un moment par la seule force de son bagout. Ok, voilà, maintenant c'est clair, je comprends ce que sera le personnage, ce que sera l'histoire, et ce que je dois en attendre. Je suis heureux et encore plus lors de la scène suivante (celle du restaurant). J'ai perdu mon pucelage. J'aime Saul et je vais enfin pouvoir regarder... "Breaking Bad"