Si le monde entier connait le Blanche Neige de 1937 de Walt Disney, long métrage d'animation révolutionnaire, peu de gens (en tout cas pas assez) se rappellent du Snow-White de Max Fleischer, sorti le 31 mars 1933. Pourtant nous sommes face à une unième réussite de Fleischer qui montre bien son génie et son talent sans borne.
On retrouve bien évidemment l'équipe habituelle avec Betty Boop dans le rôle principal et Cab Calloway en chanteur. On notera qu'en 7 minutes on a une grande diversité musicale avec un final porté par un Calloway comme toujours excellent qui reprend St. James Infirmary. Comme d'habitude la fusion entre l'animation, l'histoire et la musique est une pure réussite.
Betty Boop est totalement dans son rôle : sans le vouloir, sa beauté lui attire bien des soucis (ici une marâtre jalouse) mais lui permet également d'éviter le pire, son charme séduisant les soldats, les nains et même la nature. Le dessin-animé navigue, comme d'habitude, entre un univers très joyeux et amusant et des passages plus glauque, à la limite d'un psychédélique anachronique. Les Betty Boop me font toujours cet effet : une énorme maturité et une puissance artistique sans limite. Ainsi, le passage dans le cercueil de verre a des aspects franchement morbides mais très réussi.
Le spectateur contemporain ne pourra que s'étonner de voir certains passages aussi rapidement sauté (pas de prince charmant, une seule seconde dans la maison des Nains) mais le court-métrage permet de fixer une image pré-Disney de ce qu'était Blanche-Neige également.
Pour le dessin, c'est comme d'habitude très beau avec des personnages totalement cartoonesques et des décors beaucoup plus sombre. L'animation n'est pas en reste et on notera le mouvement de la tête de dragon vers la caméra, c'est vraiment beau et en 1933 ça a du faire son petit effet.
Betty Boop est toujours aussi parfaite et séduisante, un court-métrage génial, comme tant d'autres !