Football is life

"You can't write it" s'exclame Rob McElhenney, lui-même scénariste, après un énième rebondissement pendant le match crucial du dernier épisode. No spoil ici : cela vaut le coup de se lancer dans la série sans trop se pencher sur les résultats actuels de Wrexham AFX, club de cinquième division anglaise (vous laissez pas avoir, c'est un niveau beaucoup plus chaud que la Ligue 2 ou la Jupiler League) qui se fait racheter par deux stars d'Hollywood.

La série documentaire commence du point de vue de Ryan Reynolds et Rob McElhenney mais dérive très vite vers la vie du club, ses joueurs, son staff, ses supporters et la ville de Wrexham, au Pays de Galle. Les deux acteurs n'apparaissant pas ou peu dans plus d'une bonne moitié des épisodes, souvent pour apporter une dose de comédie dans plusieurs séquences puant la défaite ou fleurant le drame personnel.

Wrexham 'til I die

L'angle hollywoodien est surtout visible dans les moyens mis en œuvre pour rendre le résultat le plus haletant possible. Le montage, visuel ET sonore, est indéniablement le grand atout de la série. En fiction, il a toujours été impossible de retranscrire le stress induit par un match de football sur son public. Voir, par exemple, les séquences désastreuses, irréalistes mais heureusement rares de Ted Lasso dès que ça se passe sur le terrain. Ici, le plus grand avantage, c'est qu'il est impossible d'écrire à l'avance ce qu'il va se passer dans le championnat. Et pourtant, grâce au montage, à la multiplication des points de vue et à l'astucieux storytelling, on peut pourtant voir se démarquer plusieurs arcs narratifs tout au long de la saison.

Au final, Welcome to Wrexham est un documentaire assez complet sur le football, ce que cela signifie de supporter un club de football ou de faire partie d'une équipe. Comme dans la vraie vie, il est difficile de réprimer certaines larmichettes ou hurlements après un but à la dernière minute alors que les matchs ont plus d'un an. Rien que pour ça, la série est incroyable.

Season 2: Finally

Évidemment une fois la surprise passée, la série peine un peu plus en saison 2 à faire vivre l'histoire de l'underdog qui veut revenir au niveau professionnel. Même sans chercher sur Google, on peine à imaginer un autre dénouement que celui de la promotion. Avec tout l'argent englouti dans le projet, il était évident que ça allait finir par passer. Mais la trame de la saison est du coup moins intéressante, malgré l'addition chanceuse d'une équipe rivale tout aussi victorieuse. Heureusement, la série apprend à faire de longues ellipses où on ne suit plus la saison régulière mais tout autre chose comme la vie et l'histoire de la ville, l'équipe féminine (en sous-sous-sous-division) ou la vie perso des joueurs et membres de l'équipe.

Saison 3: Easy Peasy