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Je dois bien le dire, Big Mouth a eu du mal à me séduire au début. Il faut dire que la série commence dans la saison 1 par une attitude équivoque : à qui s'adresse-t-on ? Le côté sexologie...
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le 30 mars 2019
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Je dois bien le dire, Big Mouth a eu du mal à me séduire au début. Il faut dire que la série commence dans la saison 1 par une attitude équivoque : à qui s'adresse-t-on ? Le côté sexologie sonne parfait pour des collégiens mais l'humour est dirigé vers les adultes, d'une part par le côté trash, de l'autre par le fait que de nombreuses blagues ne sont appréciables qu'une fois l'adolescence dépassée.
De plus on a du mal où veut en venir la série. En terme de moral on sent bien la volonté de bien faire, mais est-ce si utile pour un public justement déjà éduqué ? De même les histoires semblent bien facile et cette volonté de trash amène Big Mouth à être comparé à South Park … Et autant dire que le résultat est évident.
Pourtant au fur et à mesure de la série, celle-ci gagne en charme, en profondeur et parvient à proposer un univers réellement particulier.
Si je passé un moment agréable au début de la saison 1, mais sans plus, c'est bien la suite qui m'a totalement conquis. En effet, la série développe réellement quelque chose de propre basé sur l'aspect réaliste du propos. Le tout avec d'autant plus de fun que les éléments absurdes se développent (autour des Hormones Monsters au hasard) mais n'empêchent pas la très grande cohérence. On s'éloigne d'une série se voulant sexologique vers une série qui parle de la puberté dans son ensemble et surtout de ce sentiment de non-fin.
En effet, à la différence de beaucoup de série, Big Mouth ne conclut pas chaque épisode avec une réelle fin au propos. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'adolescence n'est pas une résolution de conflit chaque semaine : les problèmes restent en suspension. De même chaque arc, chaque moment ne se termine pas bien. Loin de là. On a également ce goût d'échec. Et chaque échec, comme chaque réussite, comme chaque moment, nous donne une affection supplémentaire pour les personnages. Personnages qui gagnent en complexité en même temps qu'ils sont plus nombreux. Alors qu'on ne démarre qu'avec Andrew, Nick, Missy et Jessy, on développera les personnages de Jay, Lola, Devin, Devon, Gina, Coach Steve, etc. Les parents aussi sont développés et de la même façon que Jay apparaît comme un personnage sans intérêt au début et gagne pourtant une vraie profondeur au fur et à mesure, chaque personnage semblant caricatural gagne en force, tout en restant aussi drôle et absurde qu'au début.
La série parvient ainsi à développer un attachement fort envers des personnages qui sont, souvent, loin d'être héroïques. On est passionné par eux et il est difficile de ne pas se reconnaître un minimum entre eux.
De plus, par bien des aspects, la série gagne aussi en maturité et en engagement dans le propos, cherchant à exposer pleinement la complexité de cette situation qu'est l'adolescence et l'impossibilité d'une véritable réponse claire et simple à ce que cela est.
Un vrai coup de cœur pour ma part.
Créée
le 30 mars 2019
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