Si Sakae Esuno avait fait parlé d'elle pour Mirai Nikki, série d'ores et déjà affiliée au background de l'animation japonaise, grâce à son succès dès sa sortie. L’ampleur de sa précédente série est la seule explication logique pour comprendre comment Big Order a pu voir le jour est être adapté en série anime.
La série par bien des aspects est maladroite et mal amenée. Afin de clarifié mon propos, je vais m'attarder sur ce qui fait l'univers d'un anime. En effet les bases de cet univers sont généralement posées dès le premier et/ou second épisode afin de plonger le spectateur dans des codes précis et prédéfinis qui font qu'il ne sera pas dérouté par la suite des événements et que tel ou tel action sera cohérente puisque correspondant à la logique de l'univers installé. Pour illustrer mon propos on peut citer Neon Genesis Evangelion, qui dès le début explique que l'action se situe dans le passé, que des anges existent et que les personnages ont la possibilité pour les vaincre de monter dans un EVA. Si par la suite des éléments surprenant et nouveaux sont introduits (le mode Berserk par exemple), ils sont surprenants dans la mesure du récit et ne vont pas dérouter le spectateur. Le premier problème de Big Order est donc celui-là : Son univers est dès le début mal introduit. Le spectateur est à même de gober n'importe quel scénario, même les plus ahurissants s’il suit une certaine logique, ce que la série ne fait pas. A plusieurs reprises des éléments sont introduits et rendent la situation gênante voire incompréhensible. La scène qui illustre le mieux cette apothéose de non-sens, reste selon moi, la scène du ruban.
Où un personnage rappelons-le nous explique que l’action « tirer sur son ruban la féconde » cette scène aurait pu être comique … si elle ne s’était pas réalisé quelques minutes plus tard.
S’ajoute à cela la trame peu originale et aux rebondissements prévisibles, comblé par une sensation omniprésente de déjà-vu, comme un cumul de plein de chose que l’on connait déjà. Certaines scènes donnent même une impression de passage obligatoire qui n’apporte rien à l’intrigue, comme par exemple la scène de bain, qui nous offre une merveilleuse scène inutile et immonde, venant même entre deux tripotages de seins insulter Twin Peaks …
Les quelques éléments originaux sont eux amenés de manière maladroite. Et si quelques personnes trouvaient Mirai Nikki un peu brouillon, Big Order n’est dès lors qu’un ramassis de feuilles froissés. Des points de l’intrigue ne sont même pas éclaircis et les ressorts scénaristiques sont parfois exagérés pour créer un certain drame, qui ne fonctionne visiblement pas au vu des divers défauts déjà présents.
Pour continuer dans cette trame vers le navet qu’est Big Order, voici les personnages. Alors si l’adaptation a au moins un mérite c’est d’avoir suffisamment changé le chara-design de la série originelle, puisque forcé de constater que les personnages de Big Order sont fortement ressemblants à ceux de Mirai Nikki … Les voix différentes jouent aussi là-dessus. Mais là où les personnages de Mirai Nikki bien que très farfelues avaient trouvé leur background, ceux-là sont très peu crédibles. Non seulement parce que certains personnages sont à peine développer mais les flash-backs ne font que parsemer des éléments d’un personnage qu’on voudrait mieux cerner. Le héros est définitivement peu crédible.
Kurenai Rin attachée au personnage principal à cause du pouvoir de domination, vraiment ? Comment peut-on prendre le personnage principal au sérieux si on nous le présente comme un héros qui soumet volontairement une femme pour sa chair ? Parlons-en de ce héros, il possède un pouvoir qui a rasé l’humanité mais nécessite toujours une aide extérieure, les combats peu palpitants sont encore moins prenant à cause de cet élément. Les autres personnages sont tous très peu charismatiques et les enjeux semblent finalement peu présents.
La bande originale tant qu’à elle correspond parfaitement à l’univers nanardesque de l’anime, légèrement jazzy sur des scènes qui se veulent épiques ou sérieuses … Alors oui Baccano! et Kekkai Sensen ont prouvés que le jazz sur du combat c’est classe, mais ici ça ne fonctionne pas, les thèmes sont peu nombreux, tournent en boucles et les parties chantées sont souvent couvertes par des dialogues plats et cris de personnages. Détaché de l’anime il se peut que les musiques soient appréciables, mais elles m’ont fait le même effet que pour Kuroshitsuji : Book of Circus, on se demande vraiment si le compositeur a réellement perçu l’ambiance de l’anime tellement la musique ne corresponds pas à l’ambiance (quand bien même celle de K:BoC reste plus appréciable).
Enfin pour achever cet anime qui m’a lui-même achevé de facepalm, penser que c’est l’anime a mal adapté le manga n’est qu’une vaste blague, en effet le manga lui-même présente tout le brouillon présent dans l’anime. Et à ce stade, beaucoup de questions, comment les gens peuvent acheter le manga, tolérer une histoire qui ne prends pas le lecteur au sérieux mais qui se veut tout de même sérieuse ? Mêlé de fan service outrancier, pour un anime qui se veut un minimum dramatique, c’est un drame en effet, une telle adaptation n’aurait jamais dû voir le jour, je ne comprends même pas comment des gens ont pu sérieusement apprécier cet anime. A voir, histoire de savoir ce qu’est un mauvais anime.