Billy et Billie tombent amoureux. Mais Billy et Billie sont frère et soeur. "Beuurk", allez vous peut-être dire. Mais Billy et Billie n'ont pas de parents commun, si ce n'est le petit frère qu'ils partagent : ils sont, à tout égard, génétiquement distincts. Cependant, Billy appelle la mère de Billie "maman" et Billie le père de Billy "papa". Retour du dégoût ? C'est (probablement) l'objectif de la série.


Pour s'attaquer au tabou de l'inceste, LE tabou par excellence, celui qui dérange sans qu'on ne sache trop pourquoi, Neil LaBute a choisi la comédie. Rire pour mieux déconstruire ? N'exagérons pas : si le format est celui du sitcom, avec une dizaines d'épisodes de vingt minutes, on ne se plie jamais de rire (même si on sourit parfois), et le ton n'est léger que dans l'aspect romcom de la chose. L'histoire d'amour se décline sur les dix épisodes, avec ses hauts et ses bas, dans une continuité narrative qui fait que chaque épisode, en lui-même, n'est pas particulièrement intéressant. Le tout n'est d'ailleurs, pas parfait. Ca se répète, c'est un peu brouillon, et je n'aurais probablement jamais pensé à regarder ne serait-ce pour Adam Brody.


Si le rire n'est pas le vecteur clé de cette comédie, Billy & Billie est tout de même parvenue à me toucher. La télévision ne regorge pas de couples incestueux "fonctionnels" (les Lannisters ne brillant pas par leur équilibre mental). A part Arrested Development, aucun autre exemple ne me vient ; et George Michael et Maebe sont ("seulement") cousins et encore, je n'arrive pas à me souvenir s'ils sont ou ne sont pas génétiquement liés. Mais, comme Neil LeBute tente de nous le montrer, là n'est pas le problème.


Avec Billy & Billie, Neil LaBute s'autorise une certaine légèreté, et cette légèreté permet au téléspectateur de se questionner sur ce qui le dérange dans l'inceste. Il ne banalise pas la chose, et ne lésine pas sur les réactions sociétales au tabou, mais il fournit une grille de lecture assez neutre de la situation. Ce qui n'était pas gagné d'avance.


Je terminerai en expliquant ma note. Je ne pense pas que la série vaut la note que je lui donne (j'ai mis six à des oeuvres bien plus appréciées) mais pour son format court et parce que j'apprécie le "risque" pris dans le choix du sujet (même si le traitement n'est pas particulièrement audacieux), je n'arrive pas à descendre en dessous de la moyenne. Donc un six qui vaut quatre et demi. Mettons ça sur le dos d'Adam Brody.

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le 13 févr. 2016

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