Passer après une série comme Dark n'est pas chose facile, mais juste avant l'arrivée de Criminal, c'est déjà beaucoup plus simple ...
Rappel des faits
L'Allemagne semble intensifier ses séries sur la plateforme au logo rouge. Après le mémorable Dark et les oubliables Criminal: Allemagne, Unorthodox ou encore Nous, la Vague, créer un techno-thriller basé sur une histoire de biologistes et de complots est assez couillu et risqué. Pourtant, Biohackers sait nous surprendre avec une histoire bien tournée et des personnages pas aussi caricaturaux qu'on pourrait le penser.
Biohackers ?
Le terme "biohacking" est, un peu comme en informatique, une pratique libertaire de la médecine et de la biologie. Ici, il s'agit de manipulation génétique sur l'homme. Évidemment interdite. L'histoire nous raconte les aventures d'une étudiante qui fait des pieds et des mains pour travailler avec sa nouvelle prof, chercheuse très connue, afin d'obtenir des informations sur le passé de celle-ci mais surtout sur elle-même. Heureusement cela se passe en Allemagne et non à Wuhan ! Nous ne savons pas si le laboratoire en question est classé P4, mais en tout cas, le côté crédibilité de la recherche est bien loin derrière. Pareil pour l'éthique et la morale, parfaitement aux oubliettes sur cette série.
L’interprétation est plutôt bonne, côté personnages principaux ; il y a de la conviction et même du charisme pour le personnage de la prof. Mia, notre héroïne, puisqu'il faut bien l’appeler comme ça, n'est pas en reste. Mais pour les autres acteurs, c'est très différent et bien trop moyen pour une production Netflix. Les colocataires de Mia sont ridicules et aussi crédibles qu'une troupe théâtrale d'école maternelle dans les années 80. C'est très, très, très dur à regarder !
L'histoire
L'histoire est malheureusement la seule chose intéressante de cette série. Les personnages de Mia et de sa prof Lorenz sont tout deux intrigants et suspects dès le début. On se doute qu'ils cachent des choses et au fur et à mesure des épisodes, le brouillard se dissipe et nous offre une histoire plutôt sympathique à découvrir.
Malheureusement la mise en bouteille de la série a été réalisée de façon peu professionnelle. La régularité de l'histoire et le montage des épisodes est un réel problème ... les seuls intérêts de chaque épisode arrivent systématiquement en fin d'épisode. Normal me direz-vous, mais Biohackers l'utilise tellement que l'effet devient grossier et abaisse la série vers l’amateurisme, heureusement sans y tomber réellement.
On zappe ou on matte ?
Très honnêtement, il est difficile pour moi de vous convaincre sur cette série. Il n'y a pas trop de points négatifs. Mais surtout, il n'y a pas non plus énormément de points positifs à signaler. Disons que six épisodes, ça se regarde vite et que le finale nous tient en haleine pour sa S02, déjà commandée par Netflix. Alors si vous avez 5/6 heures à perdre ou à tuer, pourquoi pas ... mais dans le cas contraire, je vous invite à passer votre chemin ...