Je m'attarderais ici à la saison 3 de Black Mirror. Cette serie jusqu’à il y a peu, il s’agissait d’une série anglaise injustement annulée après 7 épisodes. Mais le mois dernier, ce sont six nouveaux épisodes qu’on a pu découvrir grâce à Netflix, qui a commandé une saison 4 dans la foulée.
Six nouveaux épisodes, c’est à dire six nouveaux moyens-métrages. Car les épisodes ne se suivent pas, ils ne se passent d’ailleurs ni au même endroit ni à la même époque (toujours indéterminée d’ailleurs). Le principe est simple : proposer à chaque fois une histoire en lien avec la technologie et ses dérives. Que ça soit dans notre époque ou dans un futur plus ou moins lointain, la seule constante est l’homme derrière tout ça : Charlie Booker, showrunner. (malheuresement) Inconnu dans nos contrées, l’anglais est pourtant célèbre outre-Manche pour son humour cynique, qu’il développe aussi bien à la télé que dans la presse.
Pour moi, cette nouvelle saison a le mérite d’aborder de nouveaux thèmes, mais reste tout de même cantonnée à deux sujets globaux : la Réalité Virtuelle d’une part, grâce à laquelle on plonge dans un monde numérique, qu’on le fasse via un casque muni d’écrans (l’Oculus Rift par exemple), ou via d’autres moyens (en se connectant à un ordinateur, ce qui n’est donc pas encore possible … Pour l’instant …). D’autre part, la Réalité Augmentée, qu’on expérimente plus ou moins au quotidien. Pas besoin de se munir de google glass (aujourd’hui) ou d’implant cérébral (demain), puisque tout le monde ou presque a un smartphone dans sa poche ! C’est donc un futur pas si lointain que vont nous décrire ces nouveaux épisodes, et certains faits n’ont malheureusement rien de fictionnel.
C’est simple, comme dans les saisons précédentes il s’agit de six petits films avec chacun leur « patte » : s’ils sont tous écrits par Charlie Booker, ils ont le mérite de proposer une ambiance totalement différente grâce à des réalisateurs qui changent à chaque fois (Joe Wright signe par exemple le premier épisode). Il est donc plus simple de juger chaque épisode séparément, voici donc une courte critique pour chacun.
Que sera la guerre demain, alors qu’aujourd’hui il est chaque jour plus question de drones et de guerre à distance, pour ne pas en voir les dégâts alors que nous vivons paradoxalement dans un monde ultra-connecté ? Charlie Booker en ébauche une réponse, et le résultat est plutôt satisfaisant. Comme précédemment, difficile de trop en dire sans spoiler, surtout que toute l’intrigue tourne (trop ?) autour d’un twist. Bien sûr, pour notre plus grand bonheur, la fin est totalement démoralisante, comme dans pratiquement tous les épisodes !
Conclusion****Texte en gras
« Je ne m’attendais pas à vivre dans le futur » nous dit un des protagonistes de l’épisode 6. Nous non plus, répond Charlie Booker avec cette nouvelle saison. Si tous les épisodes ne sont pas de même qualité, il y en a pour tous les goûts et pour tous les genres. Comme dans les saisons précédentes, et comme dans toute oeuvre de S.F. qui se respecte, Black Mirror nous fait réfléchir sur notre futur … et donc sur notre présent. Qui sait quels événements nous feront penser à des situations de la série d’ici à ce que la saison 4 ne sorte !
WelanLinsay