Blue Gender est une petite série d'animation datée de 1999 : on est après Evangelion, ce qui se ressent parce que l'imagerie a été digérée par la mise en scène et aussi par son concept un peu plus particulier. C'est un mélange robots géants et horreur. Dans le futur, l'humanité est au bord de la disparition à cause de créatures monstrueuses qui régurgitent leurs victimes sous la forme de choux de Bruxelles géants, on n'oublie pas le sens du grotesque. L'horreur viendra de la relative fragilité des machines face aux monstres, mais aussi de la dégradation de l'humanité des derniers survivants qui, considérant qu'ils peuvent crever à tout instant, ne vivent plus qu'au jour le jour, se désolidarisent de leurs émotions et grappillent des minutes de plaisir immédiat grâce au sexe. Oui, le SEXE, c'est parce que plus que tout, Blue Gender ça prend la forme d'une sorte de série B d'exploitation avec du gore du sexe et des robots. C'est pas aussi vulgos que ça en a l'air. La mise en scène est suffisamment compétente pour filmer les enfournages de buissons ardent avec distance et froideur et évite le racolage, étant donné que dans la série l'idée est que le sexe sans émotions c'est mal. A ce sujet (lel la transition), l'histoire est structurée autour du couple qui est suffisamment bien caractérisé et sympathique pour qu'on veuille bien le suivre jusqu'au bout, car si la meilleure partie est le road movie sur Terre post-apocalyptique mettant en place leur relation dans les premiers épisodes, où tout le monde crève les forçant à former une intimité, la seconde moitié part en sucette avec une morale écolo sur les voies de la nature et des histoires d'anti-corps qui dérivent pratiquement vers le nanard. C'est l'ambiance bis qui donne son intérêt à cette série qui s'y conforme avec application, un coté série B d'exploitation avec une très bonne musique composée par Kuniaki Hashima puisque à base de samples, ce qui est à remarquer.