Saison 1 : Le plus long teaser du monde des teasers
Terence Winter, producteur et scénariste de "The Sopranos" a été engagé en 2008 pour adapter le roman éponyme de Nelson Johnson. Martin Scorsese accepta le rôle de producteur et de réalisateur du pilote de la série. Son budget de 18 millions de dollars en ferait le pilote le plus cher de l'histoire (forcément, s'ils incluent le prix de la construction de la promenade de 91m à Brooklyn pour les besoin de la série....). L'idée de Terence Winter était de combler un trou. En effet, selon lui, la période de la Prohibition n'a pas été assez explorée.
Nous suivons donc, dans cette première saison, l'histoire d'Enoch "Nucky" Thompson, trésorier du conté d'Atlantic City, sa manière de gérer les événements de la Prohibtion et de s'enrichir au passage, évidemment. Pour l'aider dans cette tâche, Jimmy Darmody est son bras droit. Au fil des épisodes, Nucky aura affaire à des gangsters d'autres villes comme ceux de Chicago ou de New York. Bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu, notamment grâce à l'agent de Prohibition Nelson Van Alden qui tente de l'arrêter tout en luttant contre ses démons personnels.
Cette première saison tient évidemment le téléspectateur suffisamment en haleine en elle-même mais le cliffhanger du dernier épisode annonce la trame de la 2e saison et, si c'est bien celle que j'imagine, alors mon titre de cette critique est tout à fait valide. En effet, sans rien dévoiler, la saison 1 pourrait n'être qu'un excellent travail préparatoire à la véritable intrigue que serait la suite de l'histoire. Mais pour cela, il était nécessaire de faire en sorte que l'on s'attache aux personnages, qu'on les connaisse, qu'on comprenne leurs relations afin de faire naître une tension dramatique pour les enjeux de la suite qui s'annonce bien plus ambitieuse, en ce qui concernent les événements liant Nucky d'un côté et Jimmy de l'autre.
Un autre aspect intéressant de cette série est qu'elle est bien ancrée dans une certaine réalité historique. La prohibition, évidemment, les élections présidentielles de 1921 ou le vote des femmes. Il faut évidemment nuancer ceci car seul Nucky est à peu près réel, les autres personnages sont pratiquement tous fictifs. Et cette ambiance est bien aidée par des personnages charismatiques, avec les 2 hommes principaux en tête mais les femmes ne sont pas en reste avec deux rôles très contrastés voire manichéens : Lucy, une des maîtresses de Nucky, à la fois chaude comme la braise et un peu idiote et Ms Schroeder dans le rôle d'une femme secoué par les événements de la vie mais déterminée à s'en sortir, intelligente et intègre. Mais celui qui m'a le plus marqué au niveau "acting", c'est le rôle de l'agent Van Alden, très bien joué par Michael Shannon. Pas forcément parce qu'il joue excellemment car, en extérieur, c'est quand même un rôle de robot (oui oui, il y a du RoboCop dans l'agent Van Alden) mais plutôt par un mélange de ce jeu, des relations du personnages avec les autres et avec lui-même. Tout simplement parce qu'il est bizarre et limite incompréhensible. Par contre, j'avoue m'être un peu perdu avec les autres personnages secondaires, voire tertiaires.