Sans raison, la série de reportages, les épisodes, suit le quotidien d'un salon australien de tatouage, qui se prétend le meilleur du monde, sans aucune base rationnelle quelconque.
Donc des jeunes à la peau bleuie passe la porte du salon pour se rajouter une couche d'encre par d'autres gars à la peau bleuies aussi. Au passage, ils racontent les raisons de leur choix de motif de tatouage. L'idée est louable, mais s'épuise vite.
Déjà, on apprend rien, les clients sont tous heureux, trouvent les motifs dessinés en deux minutes (selon le montage de l’émission), tous magnifiques, ils acceptent la taille, supporte la douleur, font la conversation et personne ne parle d'argent, jamais.
Si l'intention première des spectateurs était d'apprendre les bases, pour commander sur internet les outils pour d'abord s’entraîner sur ses animaux de compagnie tout juste tondu, puis sur ces colocataires, familles durant leur sieste ou des gens en coma éthylique dans des bars, ben c'est raté.
Le show se concentre à peine sur le salon, ses enjeux, ses coulisses, encore moins sur l'Australie, les rites du tatouages, les conseils pratiques, rien en fait. Les séquences s’enchaînent des tatoués, avec force de bruitages de machines, qui se confient sur leur choix de tatouage, leur vie, leur oeuvre en vision rapide, si certains témoignages sont touchant, le spectateur se blinde à la douzième maladie horrible genre page 214 du Vidal, au centième deuil et autre merde que la vie aime à nous offrir.
C'est sympa pour un lendemain de cuite, un dimanche pluvieux avec grippe, une bonne gastro (pas besoin de mettre sur pause quand on passe dans l'autre pièce), etc.
Megan Massacre est toute mignonne, on accepterait sans doute qu'elle nous massacre le bras gauche pendant des heures, tant qu'elle cause de sa vie, avec son sourire juvénile plein de dents de lait.
Mais pour de vrai, autant regarder depuis la terrasse d'un bar sortir les gens d'un salon de tatouage des gens qui ne peuvent s'asseoir, se regarder dans la glace, vont dessaouler le lendemain et vivre une vie de regret...