Quand le fils essaie de courir dans l'ombre du père (et se prend les pieds)

Boruto : Naruto Next Generations, c’est un peu comme si tu avais pris la série mythique Naruto, tu y avais ajouté une bonne dose de génération Z, des gadgets high-tech, et un fils rebelle qui porte le poids de son nom comme une enclume. Le résultat ? Une suite qui veut à tout prix prouver qu’elle peut voler de ses propres ailes, mais qui passe plus de temps à trébucher qu’à vraiment se démarquer. En gros, c’est un peu comme si tu voulais faire une suite à Star Wars, mais avec Jar Jar Binks comme héros. On a du mal à s’y attacher.


L’histoire suit Boruto Uzumaki, le fils de Naruto, qui est maintenant Hokage, respecté par tous et… toujours en retard au dîner de famille. Le problème, c’est que Boruto ne veut pas être juste "le fils de". Il en a marre que tout le monde le compare à son père, cette légende qui a sauvé le monde shinobi à maintes reprises. Lui, il veut briller par lui-même. Le hic, c’est qu’il semble avoir hérité plus de l’attitude rebelle de Sasuke que du travail acharné de Naruto. Et du coup, ça donne un personnage principal qui passe la moitié de la série à se plaindre, à grogner, et à… se plaindre encore un peu.


Le principal problème de Boruto, c’est qu’il a bien du mal à capturer la magie de son prédécesseur. Là où Naruto nous avait plongés dans un univers fascinant, avec des personnages mémorables, des combats épiques et des enjeux qui te faisaient vibrer, Boruto ressemble plus à un remix mal équilibré. Les combats sont certes bien animés, mais ils manquent souvent de l’intensité et de la gravité de ceux de la série originale. Tu te surprends parfois à attendre que ça décolle vraiment… mais rien ne se passe. C’est un peu comme attendre que ton bol de ramen instantané se réchauffe, mais avec le micro-ondes qui reste bloqué sur "pause".


Les nouveaux personnages, bien qu’ils essaient de se démarquer, peinent à se faire une place. Boruto, avec son attitude de "je veux être différent", finit par être beaucoup moins attachant que son père, qui avait su nous séduire avec son obstination et son côté outsider. Là où Naruto avait un parcours héroïque basé sur le dépassement de soi, Boruto, lui, semble déjà avoir tout ce qu’il faut dès le début : talent, amis, un père Hokage… mais aucune vraie motivation claire pour te donner envie de suivre ses aventures. À part peut-être voir si, un jour, il arrêtera de râler.


Et puis, il y a l’équipe de Boruto : Sarada, la fille de Sasuke et Sakura, et Mitsuki, le mystérieux fils de Orochimaru. Sarada est intéressante, avec son rêve de devenir Hokage et ses propres dilemmes internes, mais même elle a du mal à s’élever à la hauteur des anciens personnages. Quant à Mitsuki, bien que mystérieux et cool avec ses pouvoirs énigmatiques, il manque de profondeur émotionnelle pour vraiment capter l’attention.


Le gros point faible de la série, c’est son rythme. Là où Naruto et Naruto Shippuden avaient des arcs narratifs captivants et des moments qui te faisaient bondir de ton canapé, Boruto s’embourbe dans des épisodes fillers interminables et des intrigues secondaires qui n’ont pas grand intérêt. On a droit à des missions à l’école ninja qui semblent bien fades comparées aux péripéties de l’Akatsuki, des combats d’entraînement qui traînent en longueur, et des intrigues sur les technologies ninja qui paraissent souvent forcées. À croire que même les créateurs cherchent encore à savoir où ils veulent vraiment emmener cette suite.


Côté nostalgie, Boruto ne se gêne pas pour ramener les vieux de la vieille. Naruto, Sasuke, Sakura, Gaara, Kakashi, et bien d’autres font des apparitions régulières, mais ces moments ont tendance à voler la vedette aux nouveaux personnages. En fait, chaque fois que l’un des personnages originaux apparaît à l’écran, tu te retrouves à penser : "Ah, enfin ! Voilà du lourd !"… mais dès qu’ils repartent, c’est comme si la série s’éteignait à nouveau. C’est un peu comme aller dans un restaurant chic où le dessert est bien meilleur que le plat principal.


Visuellement, la série n’est pas déplaisante. Les combats sont fluides, les couleurs éclatantes, et l’animation fait le job. Mais est-ce suffisant pour te maintenir captivé pendant des épisodes où tu n’as ni le souffle coupé, ni la larme à l’œil ? Pas vraiment. Ce qui manque vraiment, c’est cette tension épique qui te donnait envie de voir Naruto courir encore et encore vers l’impossible.


En résumé, Boruto : Naruto Next Generations est une suite qui peine à sortir de l’ombre immense laissée par Naruto. Malgré quelques moments sympas et des combats bien chorégraphiés, la série manque de ce souffle épique qui avait fait la grandeur de son prédécesseur. Entre un héros qui passe plus de temps à râler qu’à vraiment évoluer et des intrigues souvent plates, Boruto te laisse avec l’impression que cette nouvelle génération de ninjas est encore loin d’être prête à reprendre le flambeau. Alors oui, peut-être que Boruto finira par trouver sa voie, mais pour l’instant, on a surtout l’impression qu’il court dans le vide… et qu’il a oublié de regarder où il va.

CinephageAiguise
4

Créée

le 22 oct. 2024

Critique lue 5 fois

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Boruto : Naruto Next Generations

Boruto : Naruto Next Generations
QuentinSupertra
8

Prometteur au point de redonner foi en cette licence

Important, ceci ne sont que des premières impressions d'un ancien fan au bout de seulement 1 épisode disponible et 1 seul tome. Naruto est un des grands symboles de mon adolescence. Le manga n'était...

le 8 avr. 2017

8 j'aime

4

Boruto : Naruto Next Generations
Simon_Findor_Ri
3

La suite et l'impasse

Comment redonner un second souffle à une série qui s'est si mal terminée (cf: l'entièreté de shippuden si on met l'arc Pain de côté). Comment relancer un intérêt dégringolant pour cet univers...

le 28 oct. 2017

7 j'aime

5

Boruto : Naruto Next Generations
Edeshel
3

Boruto... euh?

Je trouve que rédiger une critique sur un manga aussi peu avancé ne sert pas à grand chose, mais après tout ça ne les empêche pas de pondre un animé donc pourquoi pas... Je ne sais trop quoi dire sur...

le 10 oct. 2017

5 j'aime

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

il y a 4 jours

1 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 6 jours

1 j'aime