Harry Bosch est mon héros de littérature préféré. Celui fait plusieurs décennies que je dévore les enquêtes du célèbre détective né de la plume du romancier Michael Connelly. Je me suis attaché à ce héros et mon plaisir fut grand quand j’ai découvert il y a quelques années qu’il allait connaitre son adaptation dans une série éponyme. Cela a été un bonheur de suivre les sept saisons qui respectaient parfaitement les ingrédients qui font le charme du personnage et de son univers. C’est avec une certaine nostalgie que j’avais accueilli la dernière saison qui semblait conclure la saga. C’est donc avec joie que j’ai accueilli l’arrivée sur Prime Vidéo de Bosch Legacy. La perspective de retrouver tout ce petit monde me ravissait d’avance…
SAISON 01
Cette première saison se construit sur trois intrigues menées en parallèles. Tout d’abord on découvre l’enquête menée par Honey « Money » Chandler pour faire condamner l’homme qui a commandité sa tentative de meurtre. Cette partie de l’histoire s’inscrit dans la continuité de la dernière saison de Bosch. Parallèlement, on suit les premiers pas de Maddie, fille de Bosch, dans la police. Enfin, Harry, devenu détective privé, est engagé par un riche industriel en fin de vie soucieux de savoir s’il n’aurait pas un héritier né d’un amour de jeunesse…
La saison se compose de dix épisodes. Elle s’inscrit pleinement dans la lignée de Bosch. Les codes narratifs sont les mêmes. L’histoire se construit autour de son héros et de son entourage. La force des personnages est un atout fort de la trame. L’attrait ne s’appuie pas majoritairement sur la résolution des différentes enquêtes. Néanmoins, je me dois de préciser que cet aspect du scénario n’est pas négligé, loin s’en faut. La qualité élevée de tous les épisodes est à signaler. En effet, une telle constance à ce niveau-là est à remarquer et à valoriser.
La première enquête concerne exclusivement Bosch dans un premier temps. Embauché pour trouver un hypothétique héritier d’une fortune qui se compte en milliards de dollars, il se plonge dans un passé datant de plus de soixante ans. Cela offre une dimension « cold case » qui m’a plu. Le héros fait des recherches « à l’ancienne » : archives, vieilles connaissances des personnes recherchées… Est-il besoin que cette quête ne sera pas de tout repos ? En effet, tout le monde n’a pas intérêt à ce que sorte du bois une personne qui mettrait la main sur un tel magot…
La dernière saison de Bosch se concluait par une tentative de meurtre subie par Chandler. Cette nouvelle aventure nous la fait découvrir fragile. Elle rencontre des difficultés à retrouver le cours normal de sa vie. Son souci principal est de faire condamner le commanditaire de son agression. Chandler est prête à flirter avec la limite si la justice ne s’avère pas suffisamment efficace. Quoi de mieux qu’une alliance avec Bosch pour mener à bien ce genre de mission dangereuse et discrète ?
Le dernier aspect de l’histoire se construit autour de la nouvelle vie professionnelle de Maddie, fille de Bosch. Jeune engagée dans la police, elle fait partie des bleus de la brigade. On suit donc son apprentissage qui n’est pas un long fleuve tranquille. Son statut l’oblige à contrôler ses envies de liberté et à limiter ses prises d’initiative. Il lui faut aussi apprendre à prendre du recul sur les horreurs vécues lors de ses patrouilles. J’ai bien aimé ce pan de la saison et sa légère dimension « documentaire ».
On retrouve les mêmes charmes que dans la série Bosch. La ville de Los Angeles est une nouvelle un personnage majeur de l’histoire. La capacité de la mise en scène à nous immerger dans les différentes strates sociales et communautaires de la cité des anges est remarquable et participe activement au plaisir du spectateur. Le travail sur la lumière est assez fascinant de mon point de vue.
Pour conclure, j’ai énormément apprécié cette saison. En basculant vers le métier de détective privé, Bosch a conservé sa personnalité et son aura. Le travail sur la réalisation, le scénario et le casting sont un vrai bonheur. Je ne peux la conseiller aux adeptes du genre. C’est du haut de gamme…