Box of Goblins par Ninesisters
Cet anime me laisse terriblement perplexe. J'en suis arrivé au bout, pourtant j'ai a plusieurs reprises été tenté de l'arrêter, tant j'éprouvais des difficultés à accrocher à son ambiance et à son rythme.
Môryô no Hako commence comme un anime-puzzle. Les événements des premiers épisodes nous sont proposés dans le désordre, jusqu'à ce qu'un semblant d'ordre apparaisse, que les différentes histoires – qui pendant longtemps ne semblent pas plus avoir de sens que de lien entre elles – se rejoignent, et que ceux que nous pourrons appeler les « enquêteurs » se regroupent. Franchement, je ne m'y attendais pas. Le phénomène n'est pas nouveau, mais à force, je finis par le trouver un peu lourd... C'est en tout cas ce que j'ai ressenti pour Môryô no Hako, ayant parfois bien du mal à adhérer à ensemble. Heureusement, les nombreuses questions soulevées tout au long de la série permettent de maintenir l'attention du spectateur, et adaptation de roman oblige, tout finit par trouver une réponse.
La particularité de cet anime, c'est sa façon de brouiller les pistes : en nous plongeant dans le folklore japonais, la littérature fantastique, et les innombrables fausses pistes, l'auteur nous tient pour le bout du nez pour mieux nous détourner des faits réels. C'est étonnant. L'histoire se déroule dans un Japon d'après guerre encore fermement attaché à ses anciennes valeurs, mais aussi entaché par la guerre et confronté à la modernité ; une époque charnière, rarement évoquée dans les manga et les animes (hormis ceux datant de cette même période), remarquablement mise en image par le studio Madhouse, qui surprend une fois de plus par ses choix artistiques audacieux et la qualité de son travail.
Môryô no Hako est un anime dur, gore, et malsain. Il est question de thèmes tels que la folie, l'inceste, le meurtre en série, j'en passe et des meilleurs mais vous saisissez le concept. Ceci mis en parallèle de son rythme chaotique, du chara design de CLAMP, et des choix de couleurs du directeur artistique et du réalisateur de Madhouse, donne naissance à une série vraiment unique, mais cela ne signifie pas pour autant exceptionnelle. Pour ma part, comme je l'ai déjà mentionné, elle m'a laissé perplexe : elle possède des qualités qui ont maintenu mon intérêt pour arriver jusqu'au bout, mais l'histoire n'en demeure pas moins vraiment étrange et macabre – la faisant appartenir à un genre que j'apprécie rarement – et le graphisme vient encore accentuer cet aspect.