Comme la cavalerie j'arrive après la bataille, le final de Breaking Bad ayant été diffusé il y a un bail aux USA. Seulement pour ma part je n'ai achevé ce bijou que très récemment et j'en tremble encore ...
Après 4 premières saisons excellentes je me suis lancé dans le chapitre final qui se révèlera d'une maestria à couper le souffle, une conclusion parfaite. Une série qui comme le bon vin se bonifie avec le temps, chose inédite dans le paysage télévisuel contemporain, les audiences records de la dernière saison témoignent parfaitement de cette particularité. Une progression qui d'ailleurs suit celle de son protagoniste principal, qui lui aussi franchit au fil de l'aventure des paliers pour finir au sommet de la pyramide. Alors pourquoi un tel succès ? La réponse est excessivement simple : le show de Vince Gillingan cumule tout simplement toutes les qualités que l'on peut attendre d'une série tv de ce format.
La première chose qui choque lorsque l'on regarde un épisode de Breaking Bad c'est à quel point la réalisation est au-dessus de la concurrence. Une photographie sublime et surtout des plans inspirés, quand les autres programmes préfèrent jouer la simplicité, nous servant du champ/contre champ à toutes les sauces, Breaking Bad prend des risques, offrant au spectateur se qu'il ne voit jamais à la télévision : une réalisation digne des plus grands cinéastes. La résultante de cela est une ambiance formidable et une intensité jamais atteinte sur les passages à "haute tension", qui sont nombreux.
Autre très gros point fort pour la série : le rythme, chaque saison étant découpée chirurgicalement en une douzaine d'épisodes (un peu plus pour la dernière). Un rythme parfaitement et méticuleusement géré, boosté de façon régulière par des cliffhanger qui débordent de classe. Quand la plupart du temps cette technique est utilisée à outrance dans le but de créer de la tension de façon totalement artificielle, elle n'est ici qu'un catalyseur, ce qui fait toute la différence. Vous pouvez donc également oublier les ridicules musiques qui accompagnent souvent ce genre de final, Breaking Bad ne fait pas dans le cliché préférant bien souvent opter pour un silence lourd et bourré de questionnements.
Les musiques ne sont pourtant pas à négliger, elles participent véritablement à l'ambiance particulière de la série. L'action se passant à Albuquerque, près de la frontière Mexicaine, on note beaucoup d'influences Latines dans la bande son. Les passages musicaux sont eux aussi l'occasion de constater le culot dont font preuve les créateurs du show, les paris risqués étant nombreux mais rarement (jamais ?) perdus. Et comment ne pas craquer sur le final en chanson de la série, d'une justesse incroyable.
Avant de conclure cette critique il fallait bien dire un mot des acteurs, à commencer par un Brian Cranston qui incarne sans doute le personnage le plus intéressant de l'histoire de la télévision. Un personnage à la psychologie complexe et surtout évolutive (chose trop rare dans le monde des séries). A ses côtés Aaron Paul et Anna Gunn nous offrent eux aussi des protagonistes qui ont un véritable fond, tous deux tiraillés entre leur vraie nature et ce que les autres attendent d'eux.
Breaking Bad, une série déjà culte à garder précieusement pour vos vieux jours, histoire de pas trop vous faire chier à l'hospice.