La Horde sauvage par Horse
Vous pensez que Tarantino a révolutionné le western en 2013, vous croyez que Jamie Foxx est l'incarnation même du héros Badass, que les fusillades de Django Unchained sont les plus sanglante du genre ? Et bien non ! Sam Peckinpah avait déjà fait tout cela en 1969, et en mieux !
Comme tout chef d'œuvre qui se respecte, le film commence par une scène impressionnante et désormais passée à la postérité. Maitrise totale du réalisateur sur cette bonne vieille fusillade des familles où la veuve et l'orphelin ne seront pas épargnés. Car dans cet ouest-là, sale et sanguinolent, pas d'innocents, tout le monde peut y passer que ce soit le méchant de base où le pauvre gosse qui traverse la grande rue au mauvais moment. Une dure réalité à laquelle le spectateur est confronté rapidement. Bref une ambiance loin de correspondre aux canons habituels du genre qui a souvent représenté le cowboy comme le nouveau chevalier. Cette originalité de ton a d’ailleurs attiré bien des ennuis au réalisateur au moment de la sortie du film. Le casting de ce western crépusculaire se compose de gueule à commencer par Ernest Borgnine mais ceux qui cristallisent l’attention ce sont les personnages principaux incarnés par des William Holden et Robert Ryan parfaits en vestiges d’une époque désormais révolue. Certains déploreront des seconds rôles caricaturaux, mais ces derniers n'en demeurent pas moins charismatiques et ainsi le film ne perd rien de sa puissance, bien au contraire. La réalisation de Peckinpah fait également son effet : paysages de rêve et scènes d’actions bien filmées (c’est tellement rare qu’il faut le souligner) agrémentées de ralentis très novateurs pour l’époque. Le seul reproche que l'on peut faire concerne la BO peu inspirée, beaucoup trop classique par rapport à la tonalité si particulière de l'œuvre. Mais le déchainement de violence final finira de vous convaincre que ce film a sa place au Panthéon du western, quelque part entre la trilogie du dollar et Impitoyable.