Michael Corleone + Tonny Montana + Keyser Söze = Heisenberg (WW)
Ca y est, ce monument qu'est BB vient de se terminer. Et si le dernier épisode est fort sympathique, on retiendra surtout deux épisodes plus tôt, l'épisode 14 de la dernière saison,, qui clôt cette liste de pépites croustillantes dont fourmille la série au fil de ses épisodes.
Car ce qui fait le charme de BB, outre sa construction narrative continue, et non basée sur des "stand alone", c'est la qualité particulière de certains épisodes par rapport à l'ensemble, déjà très bon. Et cela vaut de même pour certains plans ou certaines séquences à l'intérieur même de ceux-ci.
L'idée de base est génialement simple. Je prends le modèle du bon père américain, je le fais incarner par le modèle de ce modèle dans les acteurs de séries ricaines pour toute une génération, à savoir le papa de Malcolm, et je le fais tourner au vinaigre et faire cuire de la méth.
Déjà, le choix de Brian Cranston est simplement génial. C'est comme si tu demandais à un mec qui vient de passer je ne sais combien de saisons à jouer le même rôle s'il voulait le détruire en poussière au fur et à mesure d'une nouvelle série.
Mais l'ensemble du casting et de l'écriture, alliés à la qualité générale de la réalisation et du montage (magnifiques plans séquences, même les "fusillades" ne sont pas trop montées en cuts) font que cette série sait se renouveler tout un maintenant un cap bien défini.
Chaque personnage a du volume, les décors extérieurs comme intérieurs prennent eux-même part au récit, et la série regorge de références cinématographiques et culturelles.
On assiste pourtant, comme souvent, à la peinture de l’ascension d'un Parrain de la drogue. Sauf qu'ici, il est prof, et il s'est fait expurger de l'entreprise qu'il a fondée, bref, la vie l'a rendu complètement passif. Et c'est dans la maladie qu'il va trouver l'inspiration, morbide.
Du coup, on se retrouve sans cesse tiraillé entre le fait qu'on a plutôt tendance à comprendre le perso au début, ses motivations du moins, et que très vite, on se rend compte que ça n'excuse pas tout. Et ils ont été suffisamment intelligents pour arrêter la série au terme du nombre de saisons prévu initialement. Même si le découpage de la saison 5 sur deux ans est presque une insulte aux fans.
On se retrouve donc avec une excellente série, fluide et magnifiquement réalisée, jouée, montée, éclairée, bruitée, musicalisée, décorée, habillée, maquillée, etc... etc...
Un joyau aux teintes bleutées.