Cette saison 2 de Bref est une réussite totale et hors normes !
En s'affranchissant de la contrainte du format "pastille" de 5 mn pour proposer une mini série de 6 épisodes de 30/40 minutes, Kyan Khojandi et son équipe nous offrent bien d'avantage qu'un long métrage, sans tomber pour autant dans les écueils classiques propres aux séries (fils narratifs secondaires qui jouent la montre et fins ouvertes).
Les 6 épisodes de Bref 2 forment un ensemble cohérant sans le moindre temps mort .
En changeant de format , Bref 2 réussit la prouesse de conserver totalement la fraicheur et la singularité narrative et humoristique de ce qu'on appellera désormais "la saison 1" .
La créativité et l'humour décalé sont bel et bien là , mis en valeur par une mise en scène incroyable et un montage exceptionnel (le mot est faible).
10 ans après la saison 1, cette saison 2 se penche, au cœur des années 2020, sur la crise de la quarantaine du même bobo parisien irrésolu, sans idéal ni envergure .
On retrouve les péripéties de ce personnage et sa bande de copains comme si on les avait quitté hier.
Cette introspection "Midlife" finit, comme les films de la nouvelle vague en leur temps, par proposer un vrai traité anthropologique d'une classe sociale et de son époque .
On peut en ce sens y trouver un cousinage évident, tant sur le fond que sur la forme, avec la saga des aventures de Xavier, le héros des films de Cédric Klapisch ( Auberge espagnole, poupées russes ...).
Il y a plus d'idées, de talent, de créativité et de drôlerie dans un épisode Bref que dans la globalité des comédies françaises sorties au cinéma depuis 10 Ans.
Kyan Khojandi incarne le personnage principal à la manière, et avec le talent, d'un Buster Keaton du XXIème siècle. Le reste du casting se fond totalement dans l'esprit d'un projet ou tous les personnages amènent chacun une pierre à l'édifice.
Vous l'aurez compris ce retour de bref est une formidable réussite à ne pas manquer, à moins de manquer d'humour, d'avoir des œillères idéologiques ou d'être un peu trop jeune car Bref ne conviendra à un public de moins de15 ans.