C'en est trop. Il faut que je clame mon amour pour Broad City, haut et fort. Il le faut.
Abbi Jacobson et Ilana Glazer sont BFF, actrices, et aiment raconter les travers de la vie de vingtenaire à New York. Elles le font d'abord sous forme de web-série de 2009 à 2011, puis croisent la route d'Amy Poehler qui y voit du potentiel et propulse Broad City à la télé sur la chaîne Comedy Central en 2014.
Broad City c'est les aventures d'Ilana et Abbi, ou celles de leurs doubles complètement fracassés. Ça parle de jobs merdiques, de petites galères, de cul, de weed et d'une amitié quasi sans limites. Ça parle d'échec en filigrane. Ne pas trouver sa place dans le monde, ne pas se trouver soi même, ne pas trouver l'autre ; autant de quêtes qui animent les deux personnages sans pour autant les bouffer. La loose n'est pas un naufrage mais un moteur dans le monde d'Ilana l'extravagante et d'Abbi la casanière. On suit leurs tribulations dans l'immensité de New York ou dans l'intimité de leurs appartements, dans l'insignifiance de leurs petits jobs ou dans la démesure de leurs soirées. On rencontre une galerie de personnages loufoques au détour de situations frôlant l'absurdité (ou foutant carrément les pieds dedans).
Exemples :
- Abbi et Ilana déposent un chèque à la banque dans un pastiche de clip de rap
- Abbi et Ilana font le ménage en sous vêtements pour 200 dollars, chez un mec qui se prend pour un bébé
- Abbi et Ilana débattent des bienfaits du pegging à la Shivah de mamie
On ne se lasse pas du quotidien à Broad City, on le réinvente à la sauce démence. Il suffit de plonger tête la première dans cet univers étrange mais curieusement familier pour en ressortir 20 minutes plus tard, forts d'un gros shoot d'énergie et de folie. Broad City prêche un humour novateur, cocktail molotov à base de comique visuel, de punchlines ravageuses, de références de premier choix et d'un timing redoutable. Bien qu'omniprésent le trash n'est pas synonyme de provocation mais témoigne simplement d'une aisance totale. Sous ses airs barrés la série est très maîtrisée : elle sait où elle va et nous y envoie à grands coups de créativité, d'audace mais non sans une certaine poésie. Il se dégage de ce mélange un cool, une assurance et une confiance communicatifs et carrément rafraîchissants.
Après une première saison déjà drôle et prometteuse, la deuxième saison a débarqué et elle est FURIEUSEMENT HILARANTE. Comme tous les gens de l'internet je suis un monstre de cynisme surentraîné au visionnage de lolcats, memes et vidéos virales en tout genre. Devant Broad City je ris comme l'idiote du village que je suis et je me repasse certaines scènes d'anthologie en boucle. Je me prosterne donc devant le génie de Broad City et de ses deux créatrices déglinguées. Ces meufs là, elles boxent pas dans la même galaxie.