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le 10 août 2018
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9
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Brooklyn Nine-Nine, c’est la preuve que tu peux mélanger une comédie déjantée avec des enquêtes policières, et obtenir un cocktail aussi rafraîchissant qu’un soda dans une fontaine à donuts. Ici, les crimes sont résolus à coup de répliques cinglantes, de jeux de mots absurdes, et de compétitions de "qui est le plus bizarre au commissariat". Alors si tu espérais voir du Law & Order intense avec des flics musclés en quête de justice, tu ferais mieux de rebrousser chemin… ou d’enlever tes chaussures de sérieux à l’entrée, parce qu’on va surtout rigoler.
L’action se déroule dans le 99e commissariat de Brooklyn, un lieu où les dossiers sont aussi chaotiques que les relations entre les détectives. À leur tête, le capitaine Holt, un chef de police stoïque et monolithique, incarné par André Braugher, qui, malgré son apparence robotique et son manque d’expressions faciales, est probablement le cœur émotionnel le plus inattendu de la série. Holt est tellement sérieux que même son sourire semble avoir besoin d'une permission spéciale. Et c’est justement ce contraste avec les autres détectives délirants qui crée cette dynamique comique unique.
Le héros autoproclamé du show est Jake Peralta, joué par Andy Samberg, un détective aussi immature que brillant (du moins, c’est ce qu’il croit). Jake, c’est le flic que tu adores malgré son sens de l’humour de cour d’école primaire. Il résout des affaires en pariant sur des concours idiots avec ses collègues, tout en agissant comme s’il vivait dans un film d’action… avec un pistolet à eau. Malgré ses pitreries, Jake a un bon cœur et un instinct policier affûté, ce qui fait de lui un détective attachant, même quand il se comporte comme un gamin de 12 ans sous caféine.
Autour de Jake, une équipe de détectives hauts en couleur forme la galerie parfaite des excentriques. Amy Santiago, ultra-compétitive et à la limite de l’obsession maladive pour tout ce qui est bien fait, est l’alter ego parfait de Jake, un peu comme si Hermione Granger avait rejoint la police. Rosa Diaz, avec son look de badass et son silence glacial, est une énigme vivante qui préfère casser des dents plutôt que de parler de ses sentiments. Et puis il y a Charles Boyle, le meilleur ami de Jake, un gars aussi loyal qu’un chien, mais beaucoup plus maladroit. Sa fascination légèrement effrayante pour Rosa et ses choix culinaires douteux en font un personnage aussi ridicule que sympathique.
Mais ne parlons pas seulement des détectives. Terry Jeffords, alias "Terry aime le yaourt", est le sergent musclé au grand cœur, qui jongle entre son amour pour ses trois filles et son équipe de détectives plus dysfonctionnels les uns que les autres. Et bien sûr, il y a Gina Linetti, la secrétaire sarcastique et autoproclamée déesse des réseaux sociaux, qui semble plus préoccupée par ses danses improvisées que par la paperasse administrative.
Ce qui fait le charme de Brooklyn Nine-Nine, c’est avant tout son ton. Contrairement à beaucoup de séries policières qui se noient dans les drames, celle-ci prend le parti de la légèreté, avec des blagues à la pelle, des situations absurdes, et une ambiance feel-good presque inébranlable. La série réussit à garder une atmosphère joyeuse, même quand elle aborde des thèmes plus sérieux. Et ça, c’est un véritable exploit. Les personnages sont plus intéressés par les concours de regards fixes et les "Halloween Heists" que par les fusillades héroïques, et c’est justement ce refus de se prendre au sérieux qui fait que tu reviens pour plus d’épisodes.
En parlant d’humour, Brooklyn Nine-Nine ne se contente pas de gags visuels ou de situations absurdes. La série excelle dans l’humour de personnage, chaque membre du commissariat ayant son propre style comique. Que ce soit les expressions froides de Rosa, les envolées enthousiastes de Boyle, ou les répliques monocordes mais hilarantes de Holt, la série sait comment te faire rire à travers des personnalités bien campées.
Cela dit, Brooklyn Nine-Nine n’est pas juste une succession de gags. Sous la surface, la série aborde des thèmes sociaux importants, notamment la question de la diversité, de l’égalité et des stéréotypes, tout en restant fidèle à son ton léger et accessible. Elle ne bascule jamais dans le moralisme pesant, mais sait te faire réfléchir, subtilement, entre deux éclats de rire.
Certains pourraient trouver que l’aspect "série policière" est parfois un peu trop en arrière-plan. Les enquêtes, bien que divertissantes, ne sont clairement pas l’élément central de la série. Ici, c’est l’équipe et leurs interactions qui font le show, et non la résolution des crimes eux-mêmes. Mais franchement, est-ce qu’on s’en plaint vraiment ? Non. Parce que tu es là pour voir Holt se débattre avec des expressions faciales, ou Boyle s’extasier devant une recette de cuisine improbable, pas pour disséquer les scènes de crime.
En résumé, Brooklyn Nine-Nine est une comédie pétillante qui prouve que même dans un commissariat, l’absurde peut être roi, et que la vraie arme de cette équipe, ce n’est pas le badge, mais le rire. Si tu cherches une série où l’humour est aussi tranchant que les remarques de Gina, et où chaque épisode te donne l’impression d’être entouré de potes un peu bizarres mais irrésistibles, alors bienvenue dans le 99.
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Créée
le 9 oct. 2024
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