J'ai vu la 1ere diffusion, j'étais au lycée ( ERRATUM : au collège ! Coup de vieux powa !! ). Y'avait plein d 'articles mièvres dans les magazines d'ados qui t'expliquaient comment te fringuer comme Buffy, te coiffer comme Buffy, te maquiller comme Buffy... Ils n'ont pas saisi que c'est dans son attitude qu'elle devait servir de modèle, et pas devenir un espèce de placement-produit comme toutes les filles des séries de l'époque.
Moi ça m'a appris qu'il n'était pas grave de pas être la fille populaire du lycée, d'être un peu bizarre ou de vouloir battre les mecs en EPS.
Le budget, le contexte... Whedon est parti de rien. Il faut se remettre dans le contexte des Nineties... Et arrêter de stigmatiser Buffy sur des préjugés imputables à une très mauvaise communication lors de l'arrivée de la série sur les ondes françaises.
Les histoires sont plus noires qu'elles n'y paraissent ; même si j'avoue que le crescendo commence un peu au level bisounours, on en arrive à parler ouvertement de viol, de suicide social, de folie, de fatalité. Dans la forme ça reste du tout-public, mais dans le fond pas tellement. Et pour une noirceur plus explicite, je vous invite à mater le spin-off "Angel". Oui oui je sais, Angel est un perso beurk, mais il est a l'image de sa série mère et du bon vin : faut le laisser vieillir un peu.
Les persos sont complexes et évoluent sans cesse, malgré que cette dichotomie soit presque exclusivement l'apanage de Buffy et de Spike...
Et le message est là. Merci à Joss Whedon pour son féminisme (sans tomber dans l'auto-suffisance d'une morale lèche-pompes)... Car hormis certains passages Willow-Tara qui font un peu genre "hey regardez les gays sont mes amis et je vous impose des scènes de collé-serré lesbiens uniquement pour racoler les esprits ouverts !". ...Oui je sais, je suis jamais contente, mais mince les tripatouillages inutiles juste pour émouvoir les téléspectateurs travaillés par leurs hormones c'est du niveau des 2 premières saisons quoi... Pour que l'homosexualité devienne "normale" aux yeux de la société, il faut qu'elle soit exposée de manière "normale", et pas en surabondance comme ça.
(Et là bizarrement me vient une qualité inattendue à une sous-série, Lost Girl, où le sujet est traité avec beaucoup de justesse et où l'orientation sexuelle n'est jamais pointée du doigt...) ....Je m'égare là.
Sinon voilà. Ca a pris de la bouteille, ça se kitchise, mais ça reste Buffy.
Car aucune série fantastique dotée d'une héroine n'aurait vu le jour sans Buffy, elle a ouvert la voie et il ne faut pas l'oublier, qu'on aime ou pas cette série.