C'est bien, 'faut se faire plaisir !"
À l'heure de la profusion exponentielle des isekai, succession d'œuvres mauvaises et répétitives (mis à part Tanya the Evil, cette perle), il est encore plus rare qu'avant que je regarde un anime. D'autant que j'aime les œuvres qui ne tirent pas en longueur et dont la diffusion démarre après la fin de la publication papier s'il y en a une. Cela laisse peu de choix, et Call of the Night a su retenir mon attention avec son esthétique soignée et ses couleurs chatoyantes.
Passé les designs et plans lubriques propres à tout anime (et ici assez gentillets, avec d'ailleurs des corps qui sortent un peu des clichés habituels, en particulier pour ce qui est de Nazuna), on se laisse emporter par cette aventure d'abord nocturne et légère, dans la bulle hors du temps des deux personnages principaux, puis progressivement plus complexe à mesure que le monde de la nuit se dévoile à Kô ainsi qu'aux spectateurs. Le tout avec un humour parfois efficace, parfois affligeant.
Je dirais que nous sommes là entre la romance, le fantastique, la tranche de vie et le shônen/seinen.
Comme d'autres, le fait que le personnage principal ait 14 ans m'a un peu rebuté, mais enfin ce n'est pas comme si je m'étais déjà identifié à un personnage de manga, tous plus caricaturaux et irréalistes les uns que les autres. Cependant, en termes de suspension d'incrédulité, on repassera : un collégien qui ne va plus en cours et sort en douce toutes les nuits durant des mois sans problème, c'est un peu gros (oui il y a des vampires etc., mais là nous parlons pour ainsi dire de la scène de théâtre, pas des événements qui s'y déroulent).
Surtout, qu'il soit sexualisé - de plus par des personnages majeurs physiquement et potentiellement multi-centenaires biologiquement - est selon moi assez problématique.
La mise en scène rappelle parfois les visual novels ; il y a d'ailleurs une scène meta assez savoureuse dans laquelle les personnages jouent à l'un de ces jeux et commentent les attitudes débiles, les tenues légères et les bonnets généreux des protagonistes dudit jeu - au moment même où je me disais que cela commençait à tourner au harem, c'était assez bien calculé.
Il y a sinon et plus sérieusement des réflexions assez intéressantes et plus ou moins pertinentes sur la nature humaine, l'amour et la vie en société. De plus, les intrigues sont assez bienveillantes et pas spécialement déprimantes : ne pas se farcir une énième œuvre cynique et edgy, malgré le tempérament de Nazuna, est appréciable.
Enfin, le soundtrack de Yoshiki Dewa est très sympa, et la participation de Creepy Nuts n'est pas en reste.
La publication des 20 volumes du manga s'étant achevée et une saison 2 ayant été annoncée, nous pouvons espérer 1) avoir la fin de cette série 2) sans qu'elle ne se perde en chemin. Un chemin ma foi plutôt agréable à parcourir.