Candy et Annie sont abandonnées sur les marches d'un orphelinat un jour de neige (d'où Candy neige). Tandis que Annie, la discrète, est adoptée par une famille richissime, Candy l'espiègle, se retrouve seule. Elle rêve alors à une autre vie où le "petit prince des collines" lui apporterait tendresse et réconfort.
Six ans après, elle est placée comme dame de compagnie dans une famille de l'aristocratie, les "André" dont les deux enfants (Elisa et Daniel) arrogants et mesquins lui réservent méchanceté sur méchanceté rejetant sa basse condition. Malgré tout, grâce notamment aux nombreuses amitiés qu'elle tisse, Candy parviendra à garder une personnalité positive, joueuse, coquine.
On comprend souvent ce dessin animé avec légèreté c'est tout le contraire.
Candy est une héroïne moderne et réaliste. La série touche autant au féminisme en présentant un modèle de jeune femme débrouillarde, combattive, travailleuse et indépendante (à la belle époque ce n'est pas commun) qu'à la lutte des classes compte tenu du rappel permanent qui est fait à Candy de ses origines modestes (orpheline, domestique), du fait qu'elle a été adoptée (finalement) par la famille André, puis rejetée par celle-ci (après l'accident du jeune Antony).
A l'âge adulte, Candy est infirmière alors que la série traverse la 1ère guerre mondiale (ce qui n'est pas le cas du manga). Elle est amoureuse de Terry (issu de la grande noblesse mais au caractère rebelle, il décidera de devenir comédien), lui aussi est amoureux mais leur histoire est le jouet de la fortune. Est-ce lui le petit prince des collines ? C'est une histoire très belle qui les unis et pourtant c'est une "histoire impossible" non en soi mais par le fait des "autres", quelque chose de très frustrant, très adulte finalement.
On le voit, la vie de Candy n'a rien d'un conte de fée pour midinette. Je l'avais revu en intégralité en 2008 et cela m'avait frappé: abandon, moqueries, humiliations, amitiés réparatrices, décès de jeunes amis, jalousie, grand amour, tentative de viol, guerre, amputation, rejet amoureux, dilemme cornélien. Il y a vraiment de tout dans cette série de 115 épisodes écrite en 1975. Je trouve qu'elle a une place à part de par la construction de l'histoire bien plus proche d'un roman dramatique que du conte romantique pour enfant qu'on nous vend. La vie de Candy passe par toutes les problématiques contemporaines de cette époque si troublée, si vivante qu'est le début XXe.