La grande force de Captive n'est pas d'être une excellente série. Elle ne l'est pas vraiment. On s'y ennuie souvent. Bien des personnages sont imparfaits. Bien des pistes qu'esquisse la série ne sont pas exploitées au détriment d'une répétition assez lassante, d'une construction un peu composée et parfois hésitante. Passé la chromo des lumières et de la reconstitution historique, force est de reconnaître que tout cristallise dans le dernier épisode qu'on attend longtemps. La seule chose que la série réussie vraiment, c'est a instaurer le doute et avec lui une profond sentiment de malaise. Nous ne connaîtrons pas la vérité. Trop d'indices brouillent les pistes, jusqu'à la plus parfaite maîtrise d'elle-même de Grace. Et c'est finalement certainement là que la série sublime le mieux le livre de Margaret Atwood. En donnant de l'ampleur à ce doute, en révélant toute l'ambiguité et la complexité du personnage, en nous perdant à notre tour. En nous faisant hésiter sur ce qu'on a vu ou cru voir, ce qu'on a interprété, ce qui n'a pas été dit mais a été pensé, esquissé, hésité.