Ca commençait bien...
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le 14 août 2016
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Casual a, au premier abord, tout de la série banale, vue et revue, qui te repousse un peu avant même d'avoir vu le pilot, produite par Hulu, qui n'est pas vraiment HBO malgré l'initiale en commun.
Des séries pourries sur des gens "normaux" on en a vu des biens, et des moins biens. En général, on essaie de nous faire avaler des copié-collés de séries qui ont marché auparavant. Ce qui est confortable pour le consommateur est vendeur. Même si j'ai tendance à croire/espérer que cela s'estompe. On a vu multiples essais de copies de Friends, HIMYM se crasher assez vite faute d'audience (et surtout d'originalité), d'un casting bateau...
BREF, Casual n'est pas tout à fait comme ça.
Déjà, Casual n'est pas du tout une sitcom, contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là.
Une Sitcom, de sa définition première est, je le rappelle, "A Situation Comedy" dont les caractéristiques sont:
- Un décor souvent inchangé (l'appart, Central Perk, un bar, dans Friends/HIMYM etc)
- La plupart du temps des rires enregistrés
- Mise en scène des situations humoristiques/loufoques au sein d'une même famille ou d'un groupe d'amis.
Ici, pas de rires enregistrés, des personnages d'un même famille certes mais pas que, et des scènes qui peuvent être humoristiques mais pas à la manière d'un The Big Bang Theory (certes de moins en moins drôle) ou d'un Scrubs.
D'ailleurs je vois mal où ils pourraient foutre des rires puisqu'on rit plus souvent jaune qu'on ne s'esclaffe. La série reste d'ailleurs pour moi une observation sur le "modern dating" que sur le comique de situation habituel, où comment la romance en 2015 a pu devenir compliquée pour nous humains.
Produite par Jason Reitman (qui n'a pas produit que du bon certes, mais il y a quand Whiplash dans le lot, Juno et Thank You For Smoking en tant que Réal), la série nous parle d'une famille un peu spéciale:
On a 3 personnages principaux, vivant dans la même maison:
Ouais je sais, un frère et une soeur qui vivent ensemble la trentaine passée, ça fait un peu Tellement Vrai, dit comme ça.
Mais ils ont leur raisons, et chacun connaît ses petits problèmes sentimentaux, dont nous suivrons l'évolution durant 10 épisodes que je vous conseille fortement de binge-watcher (ou de ne pas trop étaler). Sans trop spoiler, essayer de résumer les personnages, je vais (Yoda sort de ce corps!):
Valérie (Michaela Watkins), la quarantaine, psychologue ayant réussit sa vie professionnelle mais pas personnelle. Fraîchement divorcée après avoir découvert que sa moitié l'avait trompée avec une autre jeune femme, elle tente de se remettre sur le marché terrifiant des célibataires matures. Elle testera les rencontres en ligne, la drague du barman jeune et branché et quelques autres péripéties.
Sa fille Laura (Tara Lynne Barr), est une adolescente incomprise de ses amies et de sa mère, qui prendra des décisions discutables, mais qui nous toucheront forcément, vis à vis de son petit ami, et de personnes au charisme irrésistibles mais pas forcément très accessibles.
Vient enfin, Alex* (Tommy Dewey) le frère de Valérie, célibataire endurci, habitué du "casual sex" mais malheureux dans sa vie depuis une rupture compliquée. Lui aussi est un homme accompli professionnellement mais déprimé. Et il peut.
Créateur de l'application Snooger, (comparable à AdopteUnMec - Enfin, j'imagine, j'ai jamais voulu payer 20€ par mois pour être draguer en ligne) supposée aider le commun des mortels à trouver l'âme soeur, il est lui-même incapable de trouver une femme lui correspondant pleinement.
Valérie et son frère -on s'en rendra compte très rapidement- ont une relation quelque peu originale. Ils s'aiment, de toutes leurs forces, ils sont proches, et se ressemblent chacun avec leur caractère bien particulier. Inconscients, dysfonctionnels, apeurés de ce que la rencontre d'une nouvelle personne pourrait leur faire subir. Cela s'expliquera dans les derniers épisodes (en fait je ne sais plus vraiment quand, j'ai vu la série en 2 jours).
La fille n'est pas en reste évidemment et est tout autant attachante, connaissant des situations propres à l'adolescence et aux premières expériences romantiques.
La série mêlera ensuite toute sorte de situations qu'on aura plus ou moins vécues avec l'arrivée des parents, de l'ex-mari, des "plan-culs", des nouveaux amis qui nous permettront de mieux comprendre les personnages.
Le créateur prend son temps pour nous faire découvrir ses personnages et chacun gagne, petit à petit, un peu plus en profondeur, permettant aux multiples petits arcs de se boucler d'une façon fort satisfaisante.
A la manière d'un Master of None, où d'un You're the Worst, c'est drôle, mais cynique, touchant et intime. Le casting du trio principal est pour moi impeccable (les habitués des séries reconnaitront d'ailleurs plusieurs acteurs/trices), celui des seconds rôles également.
La série m'a personnellement touchée en tant que célibataire (bien joué ça mec, à toi les numéros des p'tites zouz de SC à la recherche du prince Charmant!) mais je sais qu'elle touchera tout autant les personnes ayant trouvé leur moitié.
Casual est une série drôle à sa manière, une observation de la dure réalité de la "romance" au 21ème siècle, qu'on prendra d'abord à la légère comme une partie de jambes en l'air banale, avant de l'apprécier et de s'attacher un peu trop pour qu'elle reste Casual.
J'aurais presque envie de la garder pour moi mais je suis un libertin des séries. Je partage volontiers.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleures séries originales Hulu
Créée
le 4 janv. 2016
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