Le moteur du B-25 de Catch 22 met du temps à démarrer, mais arrivé à son altitude croisière (l’épisode 2), ça tourne plutôt bien. Catch 22 est l’adaptation d’un roman ultra célèbre aux Etats-Unis, sorti en plein McCarthysme, et qui vantait les mérites de l’insubordination dans une armée gangrenée par une organisation kafkaïenne, en pleine Seconde Guerre Mondiale. Le titre « Catch 22 » est même devenu une expression idiomatique signifiant une situation ubuesque, où des injonctions paradoxales empêchent toute décision.
Ici, un jeune officier bombardier de l’USAAF, John « Yoyo » Yossarian (l’excellent Christopher Abbott), terrifié par la DCA qu’il affronte chaque jour avec ses camarades, cherche à tout prix à se faire réformer. D’où le paradoxe : si on est assez sain d’esprit pour ne pas se faire tuer, c’est qu’on n’est pas malade. Si on n’est pas malade, on doit voler !
L’autre solution est d’atteindre au plus vite son quota de vols, mais les officiers supérieurs (George Clooney, Kyle Chandler), carriéristes jusqu’à l’absurde, ne font que rajouter des missions.
Ce qui ne marche pas dans l’adaptation de George Clooney et Grant Heslov, c’est justement cet humour absurde où les Anglais et les Français excellent (avec les frères Coen, modèles évident des deux producteurs).
Mais dès qu’on verse dans le drame, Catch 22 devient beaucoup plus intéressant, notamment grâce à son interprète principal, Christopher Abbott, déjà aperçu dans d’excellents rôles (Martha Marcy May Marlene, A Most Violent Year, First Man, mais surtout Charlie Dattolo dans Girls)
Ça, plus une réalisation aux petits oignons, Catch 22 se laisse voir.
cinefast