Ne pas se fier au pitch de départ : 2 frères que tout oppose forcés de revenir dans le giron familial. Car Cavendish est avant tout une comédie qui joue sur le folklore d'une petite ville canadienne. Les héros se confrontent à des sabbats, rituels et autres animaux fantastiques. Mais les rencontres les plus redoutables sont bien les habitants de leur village, dont la folie latente menace de tout dégénérer. Cavendish s'amuse aussi de la loi des contraires avec un frère simplet et énervant et un frère sérieux et énervé. De ces trois sources d'humour, Cavendish ne tire... quasiment rien.
En réalité, Cavendish commet une erreur de base : les personnages étant tous dans le délire excentrique, aucun contraste n'est apporté. Leur folie est normalisée, et leurs excès deviennent plus irritants que comique. Seul le frère "sérieux" tire son épingle du jeu, mais cela rend inutile tous les autres persos principaux et secondaires, tous confondus dans une masse de délire informe.
L'humour reste au niveau de blagounettes inoffensives. Le jeu sur les deux frères opposés ne va pas plus loin que les situations et répliques de base. Le folklore est très mal exploité, car restant à l'état de curiosité. A l'exception d'un très réussi épisode inspiré de After Hours (film réalisé par Scorsese), Cavendish rate constamment son pari pourtant original.