Cette série avait beaucoup de qualité pour me séduire.
Tout d'abord, un très beau casting féminin dans les premiers rôles : l'héroïne, la juge d'instruction, magnifique personnage tel qu'on voudrait en voir plus, l'enquêtrice, la meilleure amie, autant de personnages très bien joué par les comédiennes. Rien que pour ça merci !
Ensuite l'histoire, intéressante, tendue, complexe : entre les enjeux familiaux, financiers, de pouvoir et le personnage principal verrouillé. Tout les ingrédients pour un beau polar efficace, profond,...
Le problème vient peut-être du fait que raconter cette histoire en 4 fois 50 minutes était tout à fait impossible !
L'écriture des personnages en pâtit d'abord cruellement car la rapidité du récit oblige à leur faire faire des acrobaties de changement d'opinion, d'humeur très abruptes. On voit qu'ils cherchent la complexité mais ils ne prennent pas le temps de l'installer...
La scène où le beau-père (Arditi) essaie d'embobiner Pauline (Ophélia Klob) dans sa cuisine après qu'elle a récupéré ses enfants me semble emblématique de ce problème. On voit bien le personnage qu'ils ont cherché à dessiner, mais c'est trop rapide, mal écrit, il passe en deux coups de cuillère à pot de la compassion à la menace avec une subtilité d'éléphant. Et c'est vraiment dommage.
Cela entraîne aussi une simplification du récit qui en réduit considérablement la crédibilité et l'intérêt et c'est vraiment frustrant et dommage !
La cohérence du récit en pâtit également.
D'abord dans les nombreux raccourcis du récit de la procédure...une procédure d'instruction pour meurtre ou assassinat est beaucoup plus longue et complexe que ça. On comprend bien qu'on ne puisse pas avoir le temps réel à l'écran, mais il ne manque pas procédés me semble-t-il pour faire passer le temps à l'écran et il me semble que ça aurait donné de la profondeur. Le procès est expédié à une vitesse supersonique.
Autre incohérence vraiment problématique dans la relation entre la gendarme et la juge d'instruction. Je ne sais pas si c'est pour faire un rebondissement supplémentaire, problématiser leur relation, mais ça confine à l'erreur de scénario.
La juge explique sur un parking à la gendarme qu'elle va faire semblant de laisser tomber les pistes qui gênent le procureur, ce que la gendarme lui reproche. Mais elle la rassure en lui disant que c'est pour faire diversion, donc pour revenir à ces pistes. Dans le dernier épisode, juste avant de clore son instruction, elle informe la gendarme qu'elle va revenir sur ces fameuses pistes évoquées plus haut. Au lieu d'en être contente, voilà que la gendarme le lui reproche, lui disant "on ne reprend pas une piste qu'on a abandonné". Pardon ? et elle part en claquant la porte. Très bizarre.
Pour finir sur une note positive, j'ai bien aimé qu'un des personnage plutôt positif de l'histoire ne s'en tire pas avec les honneurs. (On va chercher la complexité où on peut...)
Je veux ici parler de la scène où la juge demande pardon à Pauline. Cette scène aurait pu être pleine de bons sentiments et la façon dont elle est traitée m'a plu. Avec aridité justement.