Chernobyl, c’est un peu comme si tu regardais un film d’horreur… sauf que c’est encore plus terrifiant parce que tout est réel. Pas de monstres sortis d’une dimension parallèle ici, juste des humains face à l’une des pires catastrophes nucléaires de l’histoire, où les véritables méchants ne sont pas des créatures surnaturelles, mais la négligence, l’orgueil et la bureaucratie soviétique.
Dès les premières minutes, tu ressens une tension oppressante qui ne te lâchera plus. On suit les événements de l’explosion du réacteur comme si on y était, avec cette atmosphère lourde où l’invisible est le plus dangereux : les radiations. Les personnages, eux, ne se rendent pas tout de suite compte de l’horreur qui se déroule, et c’est ce décalage qui te prend aux tripes. Toi, tu sais, et tu regardes ces gens, désespérés et démunis, face à une catastrophe qui les dépasse totalement.
La série brille par sa reconstitution minutieuse. Chaque détail, chaque geste, chaque son est là pour te rappeler l’horreur lente et implacable de la situation. La centrale nucléaire, à la fois monument de la modernité et tombeau mortel, est un personnage en soi, et chaque scène qui s’y déroule te fait ressentir la panique croissante des protagonistes. C’est sale, c’est sombre, et ça pue la mort imminente.
Ce qui frappe aussi, c’est la galerie de personnages, chacun confronté à ses propres démons. Valery Legasov, le scientifique héros malgré lui, tire la sonnette d'alarme tout en sachant que dire la vérité pourrait bien signer sa propre condamnation. Boris Shcherbina, le politicien initialement borné, incarne l’absurdité du pouvoir, avant de se révéler profondément humain face à l’inéluctable. Et comment ne pas être frappé par ces mineurs, ces pompiers, ces "liquidateurs" qui, armés de pelles et de désespoir, sont envoyés au front contre un ennemi invisible qui les condamne sans qu’ils le sachent.
La réalisation est impeccable, la photographie est sublime et le silence pesant qui enveloppe la série est presque un personnage à part entière. Chaque scène est un coup de poing visuel, et même sans explosion spectaculaire, la tension te cloue sur ton siège. C’est le genre de série qui te laisse sans voix, te faisant réfléchir à la fois sur la nature humaine et sur les conséquences effroyables de nos erreurs.
En résumé, Chernobyl n’est pas seulement une série, c’est une expérience viscérale, une plongée dans l’enfer nucléaire où l’on se retrouve face à la faillibilité humaine dans toute sa splendeur et sa misère. C’est dur, c’est sombre, mais c’est une claque monumentale qui te hante bien après le générique de fin.