le mangaka japonais est juste formidable
Quand je pense aux années que j’ai passé à l’école, à en avoir rien à foutre de ce qu’on me racontait. A apprendre juste pour avoir une bonne note, et certainement pas grâce à un professeur souvent monotone, qui n’a aucun talent pour faire passer correctement à son public ce qu’il veut raconter (bon c’était pas le cas de tous les profs mais chaque année si j’avais au moins un prof intéressant c’était déjà pas mal).
Pourquoi je parle de ça ? Car ce qui me fascine dans les mangas/animés, c’est cette faculté qu’ils ont à t’intéresser à un sujet, qui pourtant sur le papier n’a rien de bien sexy. Je me souviens par exemple qu’on m’avait offert Hikaru no go, l’histoire d’un gamin qui est hanté par le fantôme du meilleur joueur de go de tous les temps (pour vulgariser, c’est un genre de jeux d’échec à la sauce niponne) .
Quand j’avais reçu les dvd je dois avouer qu’au début je me suis demandé ‘mais pourquoi ?’, un animé sur le jeux de go super quel intêret ? J’ai mis du temps à me motiver pour le regarder, j’avais vraiment pas envie, et au final j’ai dévoré l’intégral, j’ai adoré ! Le japonais est capable de rendre n’importe quel sujet, qui peut paraître chiant au possible au départ, intéressant et je me dis que si on avait le même système à l’école et bien on aurait tout un tas de génies en liberté dans les rues !
Mais revenons à nos cartes, car oui Chihayafuru c’est un animé qui parle de karuta, un jeux de carte un peu spécial où vous devez apprendre 100 poèmes. Pendant une partie un lecteur commence à lire l’une des cartes et vous devez être le plus rapide à prendre la carte. Je vous avais prévenu sur le papier ça ne fait pas rêver mais encore une fois, si on se donne la peine de regarder le premier épisode on est tout de suite happé par l’histoire, et on arrive même à s’intéresser aux règles ainsi qu’à l’histoire.
Pour le pitch Chihaya Ayase est une jeune fille sans rêve, son seul but dans la vie c’est de supporter la carrière de mannequin de sa grande soeur. Mais un jour, suite à la rencontre d’un élève peut aimer par ses camarades de classe, Arata Wataya, elle découvre sa passion et son énorme talent pour le Karuta. Celui-ci va la motiver à jouer avec lui, et lui fera découvrir qu’elle aussi elle peut avoir ses propres rêves. Son rêve sera à présent de devenir ‘queen’ la meilleur joueuse de Karuta du monde. Une amitié grandit entre les deux jeunes enfants ainsi qu’avec le meilleur ami de Chihaya, Taichi. Mais voilà le trio se retrouve séparé, pour autant Chihaya continue de joueur au karuta en espérant que grâce à ce jeux, ils pourront être réunis à nouveau.
Voilà pour le pitch, encore une histoire de trio amoureux saupoudrée de compétition de karuta. Ça ne fait pas forcément rêver dit comme ça, mais pourtant l’animé est un vrai plaisir à regarder.
Pour ma part j’ai adoré l’ambiance, les tons sont très chaud, c’est poétique, jolie à regarder et le chara design n’a aucunes fausses notes. L’histoire, elle aussi est vraiment bien amenée, on ne va pas trop vite (il y a une deuxième saison que je n’ai pas encore regardé en cours de diffusion au japon) que ça soit dans l’apprentissage du Karuta, ou bien dans l’intrigue amoureuse, le rythme est vraiment bon, on ne s’ennuie pas et on a envie que ça dure encore et encore sur plusieurs saisons.
Comme je vous le disais, la saison 2 est actuellement en diffusion au japon. La saison 1 date quand à elle de 2011, et chaque saison est composée de 25 épisodes.
De ce que j’ai pu lire à droite à gauche l’animé n’aurait pas eu un grand succès au japon, ce qui est assez étrange car c’est surement un des animés que j’ai adoré au même titre qu’un Toradora! par exemple. Il y a vraiment tout dans cette série, on découvre une partie de la culture japonaise avec les poèmes de façon très subtile, sans que ça soit trop lourd à regarder. On vit passionnément l’amour qui grandit de plus en plus de Chihaya pour le Karuta.
Cette passion qui lui permet de s’affirmer et de forger son identité. On s’attarde avec attachement sur son ami d’enfance, qui via le Karuta, essaye de rester proche de Chihaya (voir plus si affinité) et qui lui aussi se laisse happer par la passion du jeux malgré le fait que pour une fois il est loin d’être le numéro 1 dans quelques choses.
Ce titre n’est pas à classer dans les shonen, malgré les tournois de karutas qui sont de vrais affrontement sportifs, ni du coté des shojo, pour le triangle amoureux. C’est un titre plus orienté pour les jeunes adultes, qui garde un rythme profond, le dosage entre action, humour, amour et poésie est juste parfait !
Coté graphisme et chara design c’est vraiment beau, perso j’ai l’impression de sentir une petite brise d’été en regardant l’animé, on ressent toute la poésie de ce sport à travers les graphismes, les superbes yukata, les couleurs qui font passer toutes les saisons de l’année subtilement. C’est une véritable réussite ! Tout comme les personnages qui sont vraiment tous attachant, chacun a sa propre destinée sa propre passion, même les rêves des personnages secondaires évoluent et son mis en avant, on est loin de la série avec un héros/héroine qui monopolise tout le centre d’attraction.
Un autre point appréciable, surtout quand on veut faire découvrir des animés à des adultes, il n’y a pas de fan service, pas de petite culotte ni de situation mal placé. Non ici l’humour et la dérision passe par d’autres situation et la poésie est bien présente sans être étouffante.
Je ne suis pourtant pas très sensible (voir pas du tout) à la poésie, mais là pour une fois ça m’a touché, même le karuta semble intéressant, ces règles subtiles, ses lecteurs, la stratégie, le combat etc.
Soyons honnête c’est une vraie réussite, Chihayafuru n’a rien d’innovant, mais c’est juste beau et terriblement efficace. J’ai dévoré les 25 épisodes en deux jours c’est vous dire. Coté bande son elle sert parfaitement bien l’animé, elle n’a rien d’exceptionnelle mais elle sait se faire oublier au bon moment et faire son entrée quand il le faut.
En conclusion : si vous vous intéressez à l’animation japonaise un minimum, Chihayafuru est un must have à voir, ça ne sera surement pas votre animé préféré, mais il vous fera passé un excellent moment, vous apportera un peu d’amour, de passion et de poésie et vous ravira les yeux par la beauté de son graphisme et de son animation.