Critique de Chloe par MocheMoche
Les séries Britanniques sont souvent sous-cotées. Je les préfère personnellement aux séries Françaises ou Scandinaves. Cette semaine j’ai eu la chance de tomber sur deux excellentes surprises :...
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il y a 4 jours
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Les séries Britanniques sont souvent sous-cotées. Je les préfère personnellement aux séries Françaises ou Scandinaves. Cette semaine j’ai eu la chance de tomber sur deux excellentes surprises : Deadwater Fell et Chloe. Deux séries idéales pour déprimer, pleurer, remuer le deuil de ses amis, culpabiliser, réfléchir sur les violences conjugales, estimer la pluviosité du Royaume-Uni et voir des gens rouler du mauvais côté de la route. Ah oui, et voir des gens picoler aussi.
La série en six épisodes d’environ 40 minutes, d’un rythme assez lent.
Chloe parle de Becky. Et de Chloe, évidemment. Mais Chloe est morte donc on parle d’elle. Ou pas. Ou assez peu finalement, surtout pour des gens en deuil qui sont censés être ses amis.
Becky et Chloe étaient amies d’enfance, des sœurs de cœur, jusqu’au jour où Chloe a déménagé et coupé les ponts avec Becky sans donner d’explication.
Arrivée à l’âge adulte, Becky suit assidument la vie de Chloe via ses réseaux sociaux. Chloe est belle, riche, entourée, heureuse. Becky est banale, pauvre, isolée et malheureuse. J’irais même jusqu’à dire repoussante. Et pourtant, c’est elle que nous allons suivre durant ces six épisodes.
On arrive donc avec Becky, dans une entreprise, en intérim le temps d’un remplacement de congé mat’. Ça a l’air… tellement… FUN.
Pour embellir son quotidien, Becky vit dans un quartier visiblement orienté "famille Groseille" de Bristol, avec sa mère, une personne dont on ne sait pas si elle est odieuse à cause de la maladie d’Alzheimer, de sa toxicité naturelle, ou les deux.
Et donc, entre ce job chiant et cette vie perso inexistante, on sent que Becky n’a qu’une envie : fuir. Et un jour, elle franchit le pas en s’incrustant à un vernissage en se faisant passer pour la femme de son patron. Elle y rencontre le charmant Josh, qui la trouve charmante, ils charmantisent, bref, la soirée est totalement rentabilisée et en plus le champagne était gratuit que demande le peuple.
Le lendemain matin, Becky voit deux appels en absence d’un numéro inconnu. Croyant que c’est Josh qui veut la revoir, elle bloque le numéro et s’apprête à replonger dans son quotidien merdique. Elle se connecte comme d’habitude sur le profil de Chloe, sauf que Chloe est morte pendant la nuit. Et pour connaître la suite, il faudra la regarder.
Ce qui m’a vraiment bottée dans cette série, ce n’est pas le scénario qui n’est pas particulièrement original, mais l’évolution de la perception que l’on a des personnages tout au long de l’histoire. J’ai aimé le sous-texte des codes sociaux qui emmerdent tout le monde mais auxquels tout le monde se prête, les non-dits, les ragots, les dissimulations, l’ingénierie sociale, le mépris de classe masqué par une pseudo-bienveillance et des mots creux mais qui ressort à la première occasion.
Becky, qui aurait pu tourner la page après avoir été snobée 10 ans auparavant par son amie Chloe va tout faire pour comprendre ce qui lui est arrivé, alors que ceux qui l’entouraient au quotidien ne parlent pas d’elle et on repris leur vie et leurs habitudes. Qui a raison ? Ceux qui veulent continuer leur vie ou celle qui veut comprendre ? Qui l’aimait le plus ? Celle qui semble obsédée par son ex-amie qui avait tout, ou son entourage qui ne montre un semblant de chagrin que lorsqu’on leur rappelle qu’une des leurs n’est plus là désormais ?
Bref. J’essaie de ne pas trop en révéler, mais j’ai lâché une paire d’insultes au cours de quelques scènes. J’ai suffoqué. J’ai eu peur. J’ai pleuré. J’ai pensé à feu mon meilleur ami. Aux personnes que j’ai connues qui se sont suicidées et à la culpabilité de n’avoir rien vu venir.
Et j’ai ressenti beaucoup de mépris pour ce troupeau d’hypocrites.
La série n’est pas particulièrement violente malgré les avertissements (quelques scènes de cul par-ci par-là oui bon ok), mais psychologiquement un peu dure, surtout dans la seconde partie (à partir de l’épisode 4).
Si vous êtes sensibles au thème des violences psychologiques et conjugales, attention à vous.
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il y a 4 jours
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