Les années 2000, le revival du gore, du rape & revenge et des survival à la Deliverance ou Massacre à la tronçonneuse. Trois ans auparavant, Gaspard Noé avait lancé le signal de départ avec Irréversible, et la nostalgie des 70’s a fait le reste.
Nous voilà donc face à Calvaire. Je me souviens qu’à l’époque je m’étais réjouie de cette sortie, Jackie Berroyer, qui nous faisait tant rire à la télé, apparaissait enfin dans un rôle de méchant, qui lui va peut-être un peu trop bien. L’intrigue se déroule dans les Ardennes belges, les Ardennes de Fourniret et la Belgique de Dutroux. Il fait moche, il fait terne, il fait froid, la seule couleur est celle des cheveux blonds de Brigitte Lahaie, les seules secondes de réconfort seront celle de la photo qu’elle tendra au protagoniste, qui retournera aussitôt à sa solitude et son quotidien de chanteur pour vieux quasi-morts.
La suite, je dirais qu’elle ressemble à une resucée des films de survival horror des années 70. Tout est écrit d’avance, on sait comment les choses vont tourner, c’est gros comme un éléphant dans une chambre du CROUS, mais on y va. En soi, on ne peut pas dire que c’est un mauvais film. Il est juste prévisible et pas très original. Les scènes prévues pour choquer ne choquent pas, parce qu’on les attend. Les scènes violentes ne marquent pas plus que ça, parce qu’on sait qu’elles sont le point d’orgue de ce style de film. Il contient les codes du genre. Donc on n’est pas vraiment déçu, mais y a pas de quoi être défrisé non plus.
Le gros point fort de ce film, au-delà de la photographie que je trouve vraiment léchée même si, encore une fois, elle ne fait que se conformer aux codes du survival, est la scène du bar.
Vingt ans après, cette danse des pingouins/manchots/bestioles avec un bec qui vivent sur la banquise, est celle qui me reste en tête, avec ce piano crispant au possible et ce sentiment que si l’on bouge une oreille, cette foule va briser le 4è mur et venir nous étriper.
Oui, déjà vingt ans que Calvaire est sorti. L’occasion, si ce n’est pas encore fait, d’y jeter un œil, il vaut le temps. Même si ce n’est pas le film de la décennie, il reste tout à fait regardable.