Réconfortant comme un chocolat chaud en hiver

C’est un kdrama « à l’ancienne » et ça fait un bien fou ! Tous les ressorts classiques sont utilisés, les chaebol contre le reste du monde, les enfants cachés et/ou discriminés, les secrets de famille, les rivalités entre frères et cousins, des accidents de voiture (mais aucun camion-benne, ouf), les pertes de mémoire, la famille envahissante, un premier amour et les destins communs … mais c’est tellement bien fait !

Après un épisode qui met en place les personnages, dans un village de bord de mer où on découvre l’origine de la romance, l’histoire se propulse plusieurs années plus tard et le spectacle peut commencer. Le scénario se déroule paisiblement, parsemé de révélations et de péripéties qui relancent à chaque fois la machine.

Les personnages pourtant stéréotypés ne restent pas tous enfermés dans leur destin tout tracé et leur lente évolution est un des succès de ce drama.

Le choix de placer l’histoire dans un centre de soin palliatif permet de raconter des tranches de vie et de mort en parallèle de la romance, c’est souvent émouvant et parfois drôle, tout en délicatesse et en douceur, avec comme fil rouge la nourriture sous toutes ses formes. Le réalisateur déroule les scènes de cuisine, dans des restaurants, qu’ils soient chics ou populaires, à la maison, dans la cuisine du centre de soin, par des professionnels ou des amateurs, et c’est à chaque fois un moment magique en dehors du temps où le bonheur de cuisiner et celui de regarder celui qui cuisine est palpable. Et les voir manger et se régaler après est notre récompense qui ponctue les divers rebondissements et péripéties… c’est une autre raison de la qualité de ce drama, la cuisine est le symbole de la vie plus forte que tout jusqu’au bout.

Le casting est parfait, avec un petit bémol pour Ah Ji-won. J’aime beaucoup cette actrice, je lui trouve un charme indéfinissable, mais ici aux côtés de Yoon Kye-sang, le duo est un peu déséquilibré, la sensation que lui « est » son personnage alors que, elle, elle « joue » son personnage.

Lui est impressionnant, il balade sa grande carcasse fatiguée tout au long du drama, on a continuellement l’impression qu’il est au bord du gouffre de sa vie et on a juste envie de le prendre dans nos bras et de lui tapoter l’épaule en attendant que ça passe.

La fin est un peu décevante, avec une dernière péripétie que je trouve inutile, un peu comme si les auteurs s’étaient dit « Ah rappelons nous qu’on fait un drama, ça manque de clichés » mais ça n’est qu’une fausse note dans la jolie petite musique ambiante.

Bref, un peu comme la bonne cuisine, ce drama se goûte et se déguste et laisse une grande douceur en bouche. A voir, vraiment.