Citadel : critique épisode par épisode

Épisode 1 : L'énigme Humaine : 35 minutes : Note : 6/10

L'épisode commence dans un train futuriste lancé dans les alpes au soleil couchant, pour une introduction très Bondienne de l'histoire et des personnage. J'avoue avoir aimé la présentation du duo d'espions, très charismatiques chacun à leur façon. À l'époque des plateformes et des gros noms, çà fait plaisir de voir des producteurs laisser leur chance à des seconds couteaux jeunes et prometteurs comme Richard Madden (qui ferait un très bon James Bond) et Priyanka Chopra. On peut encore faire plus jeune et moins connu, mais c'est un bon début.

Pour ce qui est de l'action, on est chez les Russo, alors pas de surprise çà claque, le petit bonus étant le recours aux gadgets qui font enfin leur retour dans un film d'espionnage. Çà fait du bien, tu m'entends Daniel Craig ?

Le générique est sympa mais oubliable, et rappelle bizarrement certaines introductions de la série Call of Duty.

Malheureusement, on fait rapidement un saut dans le temps de 8 ans, pour attaquer une histoire qui tombe trop vite dans les poncifs du genre : amnésie, codes nucléaires et monde manichéen, j'avoue que j'ai perdu ma hype. Le personnage de Richard Madden passe de super espion sourcils froncés à père de famille aux yeux perpétuellement écarquillés en 10 minutes de temps. Merde.

Épisode 2 : Les espions apparaissent la nuit : 40 minutes : Note : 3/10

Après avoir présenté le personnage de Madden dans le premier épisode, on s'attaque au personnage de Chopra.

Note au monteur : les travelings avec les bords floutés façon vignette, çà ne se fait plus depuis 2006, et pour une bonne raison.

Note au scénariste : allô il y a quelqu'un ? Je crois ne jamais avoir vu de motivations plus nazes dans l'histoire du cinéma pour lancer les héros sur le chemin de leur quête. Madden, qui vient d'apprendre qu'il est un espion, quitte sa famille, "parce que je préfère que vous soyez à l'abri". À quoi çà sert de choisir le sériel comme média si le temps démultiplié n'est pas utilisé à mieux développer les personnages ?

Note au réalisateur : ces scènes de braquage, de baston, sont terriblement ennuyeuses et classiques, pas la peine de passer autant de temps là dessus. Quand aux dialogues, mon dieu...

Au final, cet épisode part dans le très mauvais sens, avec un des deux personnages qui retrouve la mémoire et l'autre qui est voué à jouer le comique de répétition. Aille.

Épisode 3 : Ténèbres infinies : 42 minutes : Note : 3/10

Ils ont quoi avec les titres d'épisode, dans cette série ? Et quel est le rapport avec l'épisode ? La méchante s'en fout tellement qu'elle mange du rosbif pendant que ses hommes de main torturent un type, j'ai pas vu pire depuis James Bond torturé sous Madonna dans Meurs un autre jour.

Nos deux héros se tournent autour, mais ils ont perdu leur charisme en même temps que leurs souvenirs. Le début de l'épisode est un flashback d'action qui aurait pu leur faire retrouver la tension des débuts mais c'est raté, à cause d'un millier de scènettes clichées et nulles :

- le méchant qui dit au moins 10 fois "nuclear weapon"

- le héros qui dit "je vais prendre l'ascenseur" et saute dans le vide

- le mot de passe à 19 caractères, soit plus que la longueur du script

- le tout petit morceau de drap qui cache le sexe du héros

- les effets spéciaux, et notamment la neige, qui n'a jamais paru plus fausse

La seule chose à sauver, Madden, qui trouve un peu mieux son jeu dans cet épisode.

Épisode 4 : Dis lui tout : 39 minutes : Note : 2/10

Si jusqu'à présent les scènes d'actions étaient correctes, là le début de cet épisode vaut une série B sans budget ni idées. Les trente minutes qui suivent sont une série de rebondissements lors desquels les agents sont doubles puis triples et quadruples dans un non intérêt consternant. Est ce que çà valide ma théorie selon laquelle plus un épisode est court plus il est naze ? L'alternance incompréhensible entre le passé et le présent n'aide pas du tout à la cohérence de l'ensemble.

Épisode 5 : Le temps fait de nous des ennemis : 37 minutes : Note : 2/10

Citadelle en fait c'est une histoire d'amour. Une histoire d'amour dans laquelle :

On peut prendre un tir dans la tête et grogner pendant 10 minutes sans mourir.

On peut parler espionnage au restaurant à Paris au milieu de 50 personnes

La méchante c'est Hilary Clinton

On peut dire "codes nucléaires" toutes les cinq minutes

Le père de ta meuf est un terroriste

Ta meuf t'a fait un enfant dans le dos et ne te l'a pas dit parce qu'elle ne te "fais pas assez confiance"

Il faut voler des têtes nucléaires pour sauver ta famille

Épisode 6 : La pluie du matin efface les secrets de la nuit : 49 minutes : Note : 2/10

Il y a 15 flashbacks dans ce épisode, c'en est presque comique, mais au moins l'histoire avance. On se doutait de ce retournement de situation majeur de la fin d'épisode, qui fait pschiit, les effets spéciaux sont en dessous de tout et les personnages frôlent maintenant le ridicule. Seul point positif : çà bouge un peu plus que les deux derniers épisodes très ennuyeux.

Vivement que çà s'arrête.

Surprise ! J'apprends une semaine plus tard qu'il s'agissait en fait du dernier épisode... Je n'ai plus les mots pour parler de la nullité de cette série et peut enfin lui donner la note qu'elle mérite. Aucune envie de voir la suite, et pour vous, lecteurs, de voir le début si vous ne l'avez pas encore fait : passez votre chemin c'est le néant.